Croix dite BASQUE jmcasa

La croix dite BASQUE ici à SARRANCE en vallée d’ASPE
Identité culturelle des Pyrénées...
Françoès de Ledeuix - 2014 - http://biarn-toustem.blogspot.fr


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© Françoès de Ledeuix - 2014

Grans de sau

  • Il ne s’agit pas d’une croix mais d’une svastika ou roue solaire. Ce n’est en rien un symbole chrétien. Ceci est une erreur trop souvent dite et écrite un peu partout.

  • C’est une croix virgulée, d’un type qui se trouve un peu partout en Europe mais a été promu habilement comme emblème "basque" avec la fortune que l’on sait.

    C’est l’un des innombrables signes cruciformes qui ont leurs dénominations héraldiques (une bonne vingtaine fondamentales, plus des modifications occasionnelles). On leur prête au gré des modes toutes sortes de "symbolismes" invérifiés et, pour la plupart, invérifiables.

    Svastika est le nom (vieil-indien) d’un motif géométrique, une croix équilatérale dont les branches se prolongent de quatre segments perpendiculaires qui les suivent en arrière, suggérant un mouvement giratoire (rotation symétrique) accompagné ou non d’une progression. Pour l’étymologie, voir le dictionnaire de M. Mayrhofer, Wörterbuch d. Alt-Ind. II, 796.

    Le svastika est représenté principalement dans les cultures préhistoriques (paléolithique supérieur) et protohistoriques de l’hémisphère Nord. D’abord abstrait à partir de l’observation du ciel en relation avec les positions opposées des constellations circumpolaires (Ursa, Draco) dans leur circuit nocturne et annuel, il fut particulièrement associé aux cycles temporels et au retour de la belle saison et du soleil (dont la course est figurée par la variante dextrogyre à branches courbes) Entré dans plusieurs traditions (notamment en Europe, Sibérie et Amérique indienne), le signe s’est chargé de sens dérivés et de variations graphiques (roues de moulin, rinceaux, etc.). Les sociétés stables et stratifiées (néolithiques) le mirent en relation avec leur géographie symbolique ou leur organisation idéale. La religion en fit un support rituel. Telles sont du moins les conclusions auxquelles aboutissent l’archéoastronomie et la mythologie comparée.
    Voir l’étude de fond : Z. Nuttall, The fundamental principle of old and new world civilizations : A comparative research based on a study of the ancient Mexican religious, sociological and calendrical systems, Cambridge Mass., Peabody Museum of American Archaeology and Ethnology, 1901. Voir aussi Lefort des Ylouses, CR AcadInscriptions, 1949, et S. Ó Catháin, The Festival of Brigit, 15, 99.
    Le svastika ne se confond pas avec le gammadion cruciforme, qui a même plan mais est censé stable.

    Dans le domaine gascon les motifs tournoyants ont la forme de rondelles divisées en quartiers, de fleurs, de croix curvilignes, dont on sollicite une carte détaillée, statistique et chronologiquement périodisée, et dans tous les domaines, des vestiges archéologiques aux arts populaires. Mais si personne n’a esquissé une telle carte au XIXe siècle, personne ne la fera maintenant. On peut toujours attendre...

    Diverses interprétations du signe virgulé ont été données. Une interprétation hors contexte archéologique et culturel ne vaut rien. C’est souvent le domaine de la haute fantaisie, sinon de tous les délires. On se défiera des à-peu-près de Wikipédia et assimilés.

    La fréquence des croix tournoyantes dans les régions de montagne doit avoir un rapport avec les directions de l’espace et les feux des petites communautés. On a rapproché les "virgules" d’une unité de temps calendaire, cyclique. Demi-année, moitié claire de l’année ?

    Pour ce qui nous intéresse pratiquement, je rappelle que de la Galice au Pays brigasque, sinon à l’Arpitanie, s’étend une chaîne de croix emblématiques apparues à diverses époques et qui répondent au besoin humain d’identification, de socialisation et de conscience historique, soit dans l’ordre : croix de Santiago, croix espagnoles (Calatrava), Croix wisigotique des Asturies, lauburu, croix de Gascogne, croix de Toulouse (dite occitane), croix de sant Jordi, fleur brigasque, rozon arpitan, etc.

    A ce propos, meilleurs voeux à Boyvil, qui oeuvre à faire passer nos emblèmes dans la pratique ! Et bona anada à tous (bien que le vrai début de l’année soit au printemps).

  • Et merci, JM Casa, pour la photo référencée !

  • Il y a erreur de lien pour la photographie mais elle est bien issue du site Biarn Toustém et prise à Sarrance en Béarn.

  • Soleils tournoyants bleus sur un toit d’une maison d’Arette en Barétous (cliché perso).

  • Quelques motifs cruciformes :

    svastika (rectangle) : sur un denier mérovingien de Poitiers (Bettus).

    « carré tournant » (lévogyre) sur les monnaies médiévales : seigneurie d’Anduse et de Sauve en Languedoc, denier de Bernard l’Aîné.

    Sur le fragment de cippe de Montsérié, (au dieu Erge ?), dans Sacaze, Inscriptions latines des Pyrénées.
    https://archive.org/stream/inscriptionsanti00saca#page/510/mode/2up


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