Architecture vernaculaire à Biscarrosse

- Halip Lartiga

Architecture vernaculaire à Biscarrosse
Attention, document richement illustré, donc volumineux !
Halip Lartiga
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Grans de sau

  • Merci pour ce bel article illustré richement, notamment via les photos d’Arnaudin, qui font la preuve de la disparition en Born septentrional du style "vascon", face à la préciosité française du 19ème siècle.

    J’ai pour projet d’élaborer une typologie du bâti pour chaque entité gasconne, je dispose dorénavant d’une bibliothèque photographique suffisamment importante.

    Reste à définir les entités gasconnes, j’y reviendrai bientôt.

  • 2 super maisons vasconnes vues en Bazadais :
     au centre de Mazères
     à la sortie de Roaillan, en direction de la Gare.
    Il faudrait comparer les maisons vasconnes avec les fermes bazadaises (plus proches des coucoutes)

  • Nous sortons du débat sur Biscarrosse sur lequel je reviendrai. A propos des coucoutes, j’ai lu un article à leur sujet dans un numéro des Cahiers de l’Entre-deux-Mers : l’auteur de l’article, qui est illustré de photos, réfute totalement une parenté avec la maison basque, proposée par Toulgouat (qui je crois, a élaboré le concept de maisons vasconnes).

    L’argument principal pour réfuter cette parenté est unique : on trouverait de telles maisons jusqu’au bord de la Loire. Je veux parfaitement entendre cet argument, mais je pose alors la question : où ça ? Je ne connais qu’une extension notable de la maison dite vasconne au-delà de la Gascogne linguistique, c’est en Angoumois, je possède quelques photos que je proposerai, c’est assez stupéfiant pour tout dire, des maisons comme dans les Landes.

    Au demeurant, je pense qu’avant de dire "basque" un type de maison, il conviendrait de savoir si oui ou non, les charpentiers basques étaient une confrérie organisée dont les talents étaient sollicités jusque dans la vallée de la Garonne. Ou si tout simplement, les maisons vasconnes, maisons de charpentiers plus que de maçons, étaient tout simplement archaïques dans le contexte européen (ce qui est mon opinion).

    Dans tous les cas, je ne connais pas assez la disposition interne des maisons coucoutes, ni mêmes quelles maisons relèvent de cette appellation, reste que par leurs formes triangulaires et ce qui semble être une façade sous pignon, elles s’apparentent aux maisons de bois de la lande, mais aussi à celles qui n’ont plus de bois qu’un auvent, dans la vallée de la Garonne.

  • Que’m disí, l’aut còp, en traucants le lana de Pomarès dinc a Lengon, que’s puiré har ua comparason hòrt interessenta entre dialectologia gascona e airas architecturaus. Qu’èi lo sentit qu’a on pòdem sentir influenças lingüisticas dos parlars vesins que pòdem véder començaments d’estiles architecturaus dos parçans tanhents.
    Per exemple, qu’èi trobat l’estile arquitecturau que sanjèva còp sec en arribants entà Lengon (mensh d’ostau a duas aigas, mensh d’estandada), on l’influença dos parlars landés que comença de vir menina.
    Etc...

  • @Vincent : Mon opinion sur les coucoutes (observées en Benauge et en Brannais), c’est qu’elles constituent un prolongement de la ferme bazadaise à 2 versants très pentus (mais pas à ossature de bois). (Ces derniers jours, j’ai fait un tour en Bazadais.)
    @Renaud : Èi remercat que l’ostau girondin de ribèira (petit ostau de fòrma carrada, en pèira de talha calcària jauna, shens fiorituras) comença de cap a Barsac e n’en tròban après pertot en daverant la Garona, amèi sus los costaus (lo Carbon Blanc, etc) e solide lo vath de Dordonha (Vairas...). Per contra, lo haut Entre-2-Mars a un tipe arquitecturau bien tipic, qu’es lo mème que dens lo nòrd de l’Òlt e Garona.
    Cresi que l’influença de la ròca-mair mèi de les activitats umanas (e deu climat a pus grande escala) son mèi determinants que non pas la lingüistica.

  • Entièrement d’accord à 100% avec le constat que dresse Halip ( en première page de son dossier joint sur le bâti de Biscarrosse ) sur la déculturation de notre département ( culture, traditions ancestrales ) et sur le fait que dans les Landes, les Landais deviennent minoritaires, ce qui a pour conséquence la disparition à terme de notre identité et nos spécificités. Je suis triste de voir la disparition de l’espace géographique landais au profit des maisons Bouygues construites pour la plupart par des gens venant de tout horizon. Félix Arnaudin pleurerait de voir ce paysage tant saccagé ! Mais que faire !!!???

  • Pas grand chose, l’air du temps est implacable. Les Landes achèvent d’être la colonie qu’elles sont depuis le 19ème siècle.

    Néanmoins, deux pistes :

     Sensibiliser. Le goût ne connaît pas d’origine. La lande a été belle, grandiose dans ses horizons. Le bâti landais a été parmi les plus fins de la France, outre qu’il dénote une origine ethnique à relever. Un site comme Gasconha.com permet cet objectif de sensibilisation, mais sur le net, on ne sensibilise que ceux qui sont déjà sensibles : on ne peut pas forcer les gens à taper sur les moteurs de recherche des thématiques qui ne les passionnent pas.

     Agir. Juridiquement. Vous êtes dans le conseil municipal d’une commune ? Proposez une révision du plan local d’urbanisme, agissez de façon à convaincre les autres élus qu’il faut adopter des règles strictes. Vous êtes maire ? Refusez les permis de construire.

    J’ai, pour le reste, le désir de créer une association qui aurait pour objet social d’attaquer en justice les permis de construire et autres autorisations d’urbanisme. Certes, les impératifs esthétiques ne sont pas invocables mais nombre de projets ne respectent pas les PLU adoptés par les conseils municipaux eux-mêmes ou les SCoT.

    Cela étant dit, cela réclame du temps, une veille prospective de tous les instants, de l’argent, ...

  • Vivement que cette association voie le jour, j’y adhèrerai volontiers.

  • Nous sommes donc au moins trois à penser la même chose sur l’emballement des constructions qui défigurent les Landes. Je ne sais pas si les Landes achèvent d’être la colonie ou si ce n’est qu’une transition du pire à venir... Votre association est tout à fait honorable et justifiée mais la piste des élus ne me semble pas une solution à ce problème : en effet, ne cherchent-ils pas eux-mêmes à accorder les permis de construire à tout-va tout-vient pour faire rentrer le fric ???

  • Ils délivrent les permis, moins pour faire rentrer du fric que par inertie face à la volonté de lotir de certains héritiers, et aussi parce qu’intoxiqués par l’idée que le salut de leur commune passe par le seul maintien de services publics locaux financés par la ressource fiscale, qui, cela n’échappera à personne, est avant tout constituée pour les communs par les taxes locales, en lien direct avec la démographie.

    De toute évidence, la solution serait la suppression des communes, fusionnées sur l’échelle du canton, le chef-lieu devant seul contenir l’afflux de population, en continuité avec le bâti existant. Mais nous en sommes loin, l’intercommunalité n’étant pas encore tout à fait au point sur ces questions (on constate notamment l’opposition constante entre ville et hinterland rural).

    Pour le reste, la crise actuelle devrait être en théorie un frein aux constructions mais il n’en est rien : le rêve d’une France de propriétaires accélère la migration des classes moyennes inférieures des grandes villes vers la campagne lointaine.

    Alors, reste le débat esthétique : si on ne peut pas empêcher les constructions, on pourrait au moins faire en sorte qu’elles respectent l’architecture vernaculaire. Là, on se trouve face à un autre problème : l’inculture des artisans d’aujourd’hui, des architectes (je me souviens avoir expliqué à l’un d’eux dans le cadre de mon métier qu’une maison avec terrasse plein Ouest sur la côte Atlantique allait fatalement prendre les intempéries), le fantasme méditerranéen des jeunes couples allochtones, la déliquescence du goût.

  • Voici un exemple de lettre, rédigé l’an dernier, que vous pouvez envoyer aux maires : pour chaque région, il faut adapter les descriptions entre crochets, ce que je ferai sur le site en temps voulu.

    Dans la lettre, j’essaie de mélanger des arguments juridiques tout en faisant appel un peu aux sentiments patriotiques des maires. Pensez-vous que la lettre soit suffisamment claire ?

    "Monsieur (ou Madame) le maire,

    Depuis plus de deux décennies qu’elles ont été dotées de la compétence urbanistique par les lois de décentralisation, nos communes rurales tentent via les moyens mis à leur disposition d’endiguer la chute du nombre d’habitants en attirant de jeunes couples qui viennent s’installer, qui bien souvent font alors construire un pavillon.

    Ces intentions sont louables. Cependant, celles-ci se doivent de respecter notre héritage culturel local, nos paysages, qui sont notre patrimoine à tous. Malheureusement, ce n’est plus souvent le cas.

    Le bâti de notre contrée se caractérise traditionnellement comme suit :

    [Description archétypique précise]

    Or, il est manifeste que les constructions plus récentes sur la commune ne respectent pas ces codes qui ont fait le charme des lieux. Sans prétendre à l’exhaustivité, j’ai pu remarquer ainsi :

    [Description brève de quelques exemples sur la commune]

    Au titre de vos fonctions de maire, vous avez les pouvoirs juridiques de vous opposer à ce que ce phénomène qui enlaidit nos paysages et à moyen terme dévalorise l’attrait de votre commune, prenne de l’ampleur.

     Si votre commune est dotée d’un PLU (plan local d’urbanisme), vous pouvez y insérer des dispositions contraignantes en matière d’esthétique.

    Il s’agit de l’article L. 123-1 du Code de l’urbanisme qui dispose qu’il revient au PLU de « déterminer des règles concernant l’aspect extérieur des constructions, leurs dimensions et l’aménagement de leurs abords, afin de contribuer à la qualité architecturale et à l’insertion harmonieuse des constructions dans le milieu environnant ».

    Si tel est le cas, voici les recommandations minimales qui semblent nécessaires à l’avenir pour protéger l’homogénéité architecturale de la commune :

    [Dispositions esthétiques minimales pour essayer de sauver les meubles, pas de maximalisme, au moins les coloris]

     Si votre commune est seulement dotée d’une carte communale, il vous revient toujours de refuser les permis de construire lorsque les constructions envisagées ne sont pas susceptibles de s’intégrer dans le bâti existant.

    L’article R. 111-21 du Code de l’urbanisme est là pour cela, qui dispose que :

    « Le projet peut être refusé ou n’être accepté que sous réserve de l’observation de prescriptions spéciales si les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions ou l’aspect extérieur des bâtiments ou ouvrages à édifier ou à modifier, sont de nature à porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages naturels ou urbains ainsi qu’à la conservation des perspectives monumentales. »

    Bien entendu, je ne peux que vous conseiller de débattre au préalable avec les personnes qui sollicitent de v os services un permis de construire, afin de leur faire comprendre qu’en s’installant sur la commune, un minimum de respect de son histoire et de son passé est à attendre.

    Je tiens à votre disposition des brochures gratuites que vous pouvez distribuer auxdites personnes afin de les convaincre du bien-fondé de votre décision et de l’intérêt local qu’il y a ce que la commune conserve une certaine homogénéité architecturale.

    Votre choix de refuser de délivrer le permis de construire aura d’autant plus de poids que vous aurez cité précisément les articles du Code de l’urbanisme qui vous autorisent à agir de la sorte.

    Dans les tous les cas, PLU ou carte communale, si votre décision de ne pas délivrer le permis de construire devait se trouver contestée devant le tribunal administratif, sachez que la loi est de votre côté.

    [Ai-je le droit de proposer les services d’un avocat ou d’une asso ? Problème déontologique à régler ...]

    L’amour que nous avons tous pour [Province en question] justifie en tout cas de freiner ce mouvement. Il ne s’agit pas d’empêcher les gens de s’installer sur la commune, loin de là, mais de faire en sorte que quand ils le font, ils en respectent son esthétique, afin que votre commune conserve son charme, sa beauté, son attractivité, le tout dans le respect de son histoire.

    Je vous prie, Monsieur (ou Madame) le maire, d’agréer l’expression de mes sentiments respectueux."

  • Entièrement d ’accord avec tout ce que je viens de lire ci-dessus.
    Je suis moi-même membre d’une association (Patrimoine Environnement)qui se bat ,entre autres,sur ce front -là.J’ai compris que ses représentants locaux ,expressément désignés auprès du Préfet,peuvent devenir membres du CAUE départemental.J’ai bien l’intention d’utiliser cette voie.
    Je pense par ailleurs que Gasconha.com pourrait compléter le projet de lettre (que j’approuve) par une description du type architectural à défendre(laissé en blanc dans le projet de lettre).
    En ce qui concerne le problème déontologue du cabinet à recommander,une liste me semble possible,sans oublier les avocats que pourraient recommander telle ou telle association(comme celle que j’évoquais ci-dessus).


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