Tag sur le fronton de Balizac Vincent.P

Tag sur le fronton de Balizac
Je ne crois pas qu’un tel discours ait beaucoup de portée en Sud-Gironde ... Je me demande même si un seul habitant est capable de lire ce tag.
Finalement, ce qu’il y a de plus saisissant, c’est la présence du fronton : c’est au fond un élément d’identification locale bien plus fort que tous les slogans dramatiquement hors-contexte.
Vincent.P


Je ne crois pas qu’un tel discours ait beaucoup de portée en Sud-Gironde ... Je me demande même si un seul habitant est capable de lire ce tag.

Finalement, ce qu’il y a de plus saisissant, c’est la présence du fronton : c’est au fond un élément d’identification locale bien plus fort que tous les slogans dramatiquement hors-contexte.

Grans de sau

  • Je pense que le texte est facile a comprendre !! de plus, pour un jeune, voir un tag revendicatif est forcement attirant.. enfin je crois et ça serait mon cas !

  • Mais parler de "peuple occitan" c’est tellement hors de propos...
    Surtout quel peuple ? Que je sache, les habitants de Bordeaux et Toulouse sont bien contents de cette LGV.

  • Ne gausarí pas parlar (ad aqueth prepaus) de "pòble gascon", lavetz "pòble occitan" !
    Pour moi, c’est un slogan d’extra-terrestre.
    "dramatiquement hors-contexte"... tu as trouvé les mots justes, Vincent !
    Et l’usage d’une langue hélas en voie de disparition, en plus avec des formes que les dernières générations de locuteurs ignoraient probablement ("pòble", "decidir"), et bien sûr cette graphie que "le peuple occitan" ne comprend pas, s’il existe...
    Par contre, je viens de regarder, l’isoglosse du "que" passe justement vers Balizac... J’aurais bien aimé un "qu’a lo dret" (mais c’était peut-être trop gascon pour le grafitteur !)

    Et si le "pòble occitan" existait, il se réjouirait peut-être de cette ligne grande vitesse entre deux métropoles occitanes que seraient Bordèu et Tolosa...
    Même pour la Gascogne, elle n’est pas sans intérêt ! (tout en sachant qu’elle coûtera très très cher en argent et en destruction environnementale, et qu’on pourrait peut-être faire autrement)

  • A jo que’m sembla qu’es pr’amor de monde com vosautes que lo monde e mei que mei los joens ne parlan pas mei la lenga, e ne’s volen pas arretrobar dens las valors qui an hèit la region nosta !
    Que’m sembla tanben que balhatz ua vision passeista e sectaria de la cultura nosta.
    Que’us heits hasti aus joens, e aus qui parlan la lenga nosta.
    L’Occitania qu’es ua realitat culturau e çò despuish l’atge metjan, n’i a pas sonque los revisionistas entà poder díser causas atau !
    Tanben, contrarament a vosautes que parlatz en francès, ce’m sembla plan que lo monde que la compren de plan aquesta grafia !
    E quitament si’vs distorba, que i a hòrt monde, qui’s senteish occitan, e qu’aima aqueste pais dens la soa diversitat tot, luenh de tot regionalisme pudant !
    OSCA LO POBLE OCCITAN !

  • Ouais ... On parle de Balizac, Sud-Gironde, pas d’un village irréductible d’une vallée pyrénéenne où à la rigueur on peut encore tenter le trémolo.
    Cela fait 200 ans que le gascon à Balizac est en pleine dégénérescence.
    Trobar un locutor naturau hens aquestes parçans, qu’ei miraclèr.
    La problematica de la pèrda de la lenga qu’ei mei larga qui non pas ua question de desmobilizacion causada peus gasconistas, soventes còps occitanistas desahidats.

    Au fait, en quoi ériger une frontière complètement virtuelle et sentimentale entre Montluçon et Moulins est-il moins puant qu’entre Massat et le Vicdessos ?
    Quand on est citoyen du monde, il faut assumer : l’Occitanie ou la Gascogne, même combat, ce sont des artéfacts du passé.

  • Je pense qu’il serait dangereux en effet que les quelques rares propositions hétérodoxes paraissent passéistes quand elles n’entendent que corriger les trop grandes abstractions occitanes (pour s’en rendre compte, il faut sans-doute une certaine intimité avec le mouvement occitan, en fait avec l’âge on doit s’aigrir ;)).
    Que l’on me permette de développer en quoi l’expression "peuple occitan" est une incongruité cependant.


     D’abord, il n’y a pas de peuple occitan. L’occitanisme ne fait que reprendre l’idéal félibréen un tantinet romantique : il existe une langue commune aux nations de la France méridionale.
    Bref, l’Occitanie, c’est une culture selon l’axiome qu’une langue implique une culture (ce qui est fort contestable : bergers gascons et basques sont les héritiers d’une même culture qu’ils expriment dans deux langues différentes), mais jamais un peuple.
    Un seul mouvement de la tendance occitaniste a parlé de peuple, ce sont les ethnistes de Fontan. Les mêmes qui parlaient de peuple yougoslave, tchécoslovaque ou aujourd’hui de peuple padan (pure folie quand on sait le monde qui sépare les Vénitiens des Piémontais ...).
    Bref, dans le cadre de l’ethnisme, l’équation est poussée plus loin : une langue, donc une culture, donc un peuple.
    Les occitanistes dans leur immense majorité s’arrêtent à la culture.

    Moi je trouve que c’est déjà beaucoup faire dire à la mutation tr en yod qui est le seul trait linguistique commun aux dialectes gallo-romans méridionaux (et même pas en Auvergne : on dit vedrina, pas veirina, du latin vitrina).

    www.ben-vautier.com/ethnisme


     Ensuite, quel peuple occitan ? Je renoue avec une rhétorique marxiste : de manière évidente, les intérêts de classe priment sur les intérêts nationaux en l’occurrence que l’on veut "occitans".
    Les Occitans de Toulouse et Bordeaux, classes moyennes mobiles et internationalisées, s’opposent aux derniers résidus de la civilisation paysanne.
    A ce titre, il serait mieux venu de parler du "peuple paysan", "peuple des chasseurs", "peuples de sylviculteurs".
    Parce que le "peuple occitan", s’il existe, est bien divisé sur la question.


     Enfin, Balizac, c’est une petite église XIXème siècle pas très belle autour de laquelle s’agrège une population nouvelle en les lieux, dans de petits pavillons pas chers (et très laids) alors que les anciens airials tombent en ruine.
    Ces personnes, à 30 min de Bordeaux, sont de tout horizon et peu sensibilisées au contexte local : en l’absence d’une population autochtone qui aurait conservé la culture vernaculaire, ces nouveaux-venus sont dans l’incapacité totale de comprendre même le sens de "peuple occitan".
    Comment pourraient-ils même avoir idée d’en faire partie ?
    Les occitanistes sous-estiment combien les gens se sentent français et n’ont parfois même pas idée qu’ils ont fait souche sur une terre où l’on a pu vaguement parler il y a 50 ans une autre langue que le français.
    A Balizac, on n’a même plus l’accent du SO dans les jeunes générations.

    Comme je l’indiquais précédemment, au fond, ce qui ancre le plus Balizac dans un contexte identitaire qui ne souffre pas de contestation, c’est le fronton.
    Drôle de paradoxe que ce soit un symbole de la culture basque qui sauve identitairement le Sud-Ouest de la France.
    Evidemment, si l’on est un peu attentif, la lande, les lieux-dits (Triscos, Insos, ...), on sent que cette région est une terre qui a un passé différent des images d’Epinal de la France.
    Mais qui aujourd’hui chérit tout cela ? Certainement pas les occitanistes. Et pour répondre au grief initial, et si c’était eux au fond qui étaient maladroits dans leurs actions ? En tout cas, je ne vois pas comment ressusciter le gascon sans petit patriotisme local.
    Dire non à la LGV est peut-être l’occasion pour celui-ci de s’exprimer. Mais on voit que chez les Basques, dans ce genre de situation, c’est autrement mobilisateur (quand ce n’est pas illégal).

    En tot cap, n’as pas a prémer "Joeneta" : que’m sembla qui èm tots ubèrts a la discuta.

  • Il me semble aussi que la langue de bois occitaniste parle maintenant volontiers de "langue et culture occitanes".
    C’est commode, parce que même si la langue se meurt, il reste alors "la culture", dont la définition floue permet des échappatoires et des pirouettes : on peut dire par exemple que la culture occitane, c’est justement ce qu’on est en train de construire...

    Pour ma part, j’évite de parler de "culture", même pour la Gascogne, et je préfère parler de domaines géographiques, de bassins d’échanges humains.

    Il y a peut-être eu jadis une culture gasconne ou une culture pyrénéenne, caractérisées par exemple par des règles en matière d’héritage ou des mythologies.
    Mais ce n’est pas sûr : il suffit que dans un coin de Gascogne on ne partage pas une caractéristique présumée gasconne pour que cette caractéristique cesse d’appartenir au socle gascon...
    Et puis même s’il y a eu une culture commune gasconne, ou occitane, on sait qu’il n’y en a plus.
    On peut toujours imaginer (re)créer des cultures gasconne ou occitane, mais ce serait une oeuvre titanesque, puisque cela suppose qu’on fasse revivre des bassins de relations dont les frontières se sont dissoutes.
    J’avoue néanmoins que je caresse parfois cette idée, surtout pour la Gascogne qui a une certaine unité géographique, mais je reconnais qu’elle est immodeste...

    PS : "puant" se dit "pudent", du verbe "pùder", sauf erreur...
    E coneishetz lo "bernat pudent" ?
    E lavetz, "Occitana de Gasconha" (coma t’apèras ?), som pudents, nosauts qui sàjam de promàver la Gasconha ? E los qui sajan de promàver l’Occitània, non ?
    D’aulhors, jo qu’accepti l’apartenença de la Gasconha a l’Occitània.
    Mès n’accepti pas ua Occitània gelosa qui cranh la concurréncia de las soas regions !
    Lavetz, e pudissi enqüera ?
    Que partatji las responsas deu Vincent.P.

  • "Les occitanistes sous-estiment combien les gens se sentent français et n’ont parfois même pas idée qu’ils ont fait souche sur une terre où l’on a pu vaguement parler il y a 50 ans une autre langue que le français".
    Oh combien Vincent a raison !
    "L’Occitanie pour 9 français sur 10 et même parmi les méridionaux, n’existe pas.
    C’est au mieux un aimable mythe, au pire une bonne plaisanterie, à la rigueur une machine politique.
    Tout sauf un pays, encore moins une nation, même pas une province.
    Du moins est-ce ainsi qu’elle est ressentie, et pas seulement dans le nord d’où est venu pour le midi tout le mal."
    Voila ce que l’on pouvait lire dans le journal le Monde en 1973.
    Or l’Occitanie est bien une réalité et bien vivante, mais trop complexe !
    Comment les gens peuvent ils comprendre puisqu’on les maintient dans une ignorance totale et entretenue ?
    Nous marchons tous dans le même sens avec une même culture : le Français...

  • Ce que disait "Le Monde" en 1973 est valable en 2010.
    Qu’en 37 ans, le combat occitaniste n’ait pas progressé d’un pouce (alors que les parlers occitans quittent peu à peu la scène) devrait normalement provoquer une remise en question des fondamentaux occitanistes.

    J’ai des idées (en gros, coller davantage au terrain). J’essaye de les mettre en pratique avec Gasconha.com.
    Mais il est bien tard. Quel gâchis !

  • Tederic,

    Les occitanistes d’aujourd’hui sont incapables de la moindre autocritique.
    Les leaders ont accédé à des postes et à des fonctions. Ils ne se renieront jamais.
    Même ceux qui ne sont pas d’accord n’osent pas l’ouvrir, les cordons de la bourse sont trop fragiles.
    Vois comment Per Noste a été excommunié, vois comment Marilis est diabolisée. C’est vrai qu’elle n’y va pas avec le dos de la cuillère.

  • J’ai lu également que Per Noste avait exclu de l’IEO (sur quel point précis ?) mais quelle en est la conséquence pratique ?

  • Oui Philippe, mais c’est en bousculant les consciences que l’on fait bouger les gens, et Marilis Orionaa arrive très bien à le faire sur son blog même si on n’est pas forcément d’accord sur certains sujets, cela a quand même le mérite d’être franc et il faut encourager ce genre de choses !!
    Il faut lire son blog :
    hiquetysau.blogspot.com
    et je propose, pourquoi pas, à Gasconha.com de le mettre en lien sous celui deu joan avec son accord bien sur.

    Réponse de Gasconha.com :
    Tédéric, j’ai mis à l’honneur le blog "deu Joan" entre autres parce qu’il est positif, convivial et "pro-Gascogne".
    Il me semble que celui de Marilis Orionaa n’a pas assez ces qualités pour être mis à l’honneur sur Gasconha.com, mais je vais vérifier dès que possible...
    Je cherche constamment à éviter le développement de guerres de religion.
    [Tederic]

  • Cher Tederic,

    Marilis a du talent, du style même.
    Cela m’amuse beaucoup de la lire et la vision implacable qu’elle a du microcosme occitaniste est aussi la mienne.
    Mais cela ne signifie pas que nous avons raison.
    Il est salutaire de la lire, même si elle a la dent dure. Surtout parce qu’elle a la dent dure.

  • J’aime beaucoup lire ce qu’elle écrit mais je la crois trop dure parfois, par exemple sur Nadau.
    Au fond, ce qu’elle dénonce, c’est la "cuculterie" des occitanistes alliée à leur indéfectible conviction d’être le bien.
    C’est véritablement rageant : ils manquent de gravité historique au moment où la langue vit ses dernières années.
    Le reste n’est après que le produit d’années de frustration de voir ces guignols imposer leurs idées aux collectivités.
    Cela peut aller jusqu’à la haine quasi-physique, en tout cas la haine de certains maniérismes (la manière de parler occitaniste, ce phrasé "toulousain" un peu hésitant, ses mots totémiques comme "bolegar", "vergonha" : c’est le fameux article de Marilis sur Javaloyès).

    Mais cette mièvrerie, les occitanistes n’en sont pas responsables. Je suis persuadé qu’ils sont la seule réponse possible dans l’atonie actuelle. Seul ce discours un peu compassé peut passer.
    En Béarn, les gens vont aimer se reconnaître dans la figure enfantine de Joan de Nadau, poète naïf, qui débite des banalités en français, plutôt que dans l’esprit maquignon (et véritablement béarnais) des gens de l’IBG.
    La conséquence la plus triste de la francisation, c’est que nous sommes devenus des petites choses.
    Je comprends fort bien que nous fassions horreur aux Basques. Nous sommes des ploucs.

  • Car Halip,
    Moi aussi j’ai lu sans me forcer les articles au vitriol de Marilis O., et je conviens que son trait est juste assez souvent.
    Sur Nadau, je partage certaines de ses critiques, mais rien que pour avoir créé et popularisé "l’Immortèla", Nadau mérite à mon avis la reconnaissance de la Gascogne.
    Que Nadau commence à nourrir le répertoire des bandas, je trouve que c’est bien : une des critiques que je fais à l’occitanisme en Gascogne est d’avoir attendu si longtemps pour s’intéresser au hèstas et les avoir ainsi laissé devenir des "férias".

    Bref, je vais de ce pas mettre le blog de Marilis Orionaa dans les ligams, mais je ne peux pas le mettre dans le cercle ô combien sélectif des sites préférés de Gasconha.com !
    J’espère qu’elle ne va pas me vitrioler dans sa prochaine chronique !-)

  • Cher Tederic,

    Moi, j’adore me faire vitrioler quand c’est fait avec talent.
    Malheureusement, de la part des occitanistes, ça l’est rarement.
    Dans la catégorie des excommuniés par l’occitanisme, il y a aussi Jean-Luc Mongaugé, qui parle le gascon-béarnais 100 fois mieux que tous les pontes occitanistes de Gascogne réunis. Ceci dit, ce n’est pas bien difficile.

  • Je me gausse...
    Si tu fus vitriolé, Halip, tu n’en reste pas moins issu du sérail, par ta simple position de Professeur certifié (?) de langue d’oc, non ?

  • Bonjour Bruno,

    J’ai toujours eu des relations courtoises, voire bonnes, avec mes collègues profs d’occitan. Certains n’en pensaient pas moins mais il y a pas mal de non-dits dans le microcosme.
    Quant au sérail. Je n’ai jamais caché ma réticence vis à vis de l’occitanisme, et ce avant de passer le concours, à l’âge de 35 ans. C’est ma dixième rentrée scolaire.
    Aujourd’hui, et ce depuis 3 ans, je n’enseigne plus du tout le gascon, seulement l’Histoire-géo puisque c’est l’autre matière de mon CAPES.
    Je n’ai pratiquement plus aucune relation avec mes anciens collègues d’occitan sans être fâché avec aucun.
    Ceci dit, il est des pédagogues de grande qualité chez ces profs d’occitan que tu sembles quelque peu mépriser.
    Le problème est leur quasi incapacité à se libérer du dogme occitaniste, à émettre la moindre critique. En cela c’est un peu un sérail, tu as raison.
    Ne compte cependant pas sur moi pour cracher dans la soupe outre mesure.
    Malgré mes opinions bien affichées dès le début, tous ceux qui me connaissaient le savaient en 2001, j’ai obtenu le concours sans subir la moindre pression.
    J’ai même été le major de la promo cette année là. Donc, au moins dans l’Education Nationale, les occitanistes ne sont pas gens malhonnêtes et ils sanctionnent le travail comme il doit l’être.
    De plus, quand j’ai soutenu le DEA, mon directeur de recherches était un occitaniste très connu, Patrick Sauzet.
    A aucun moment il n’a cherché à me faire écrire ce que je n’avais pas envie d’écrire. Il a toujours respecté mes opinions, bien connues de lui aussi.
    Pour terminer, je suis très fier d’avoir intégré l’Education Nationale en travaillant en autodidacte, après avoir passé 15 ans dans le privé, immobilier et assurances. J’ai vraiment beaucoup travaillé et c’est un métier passionnant.
    Voilà, que puis-je dire de plus ?

  • Pour nettoyer les idées gasconnes qui ’puent’, je suggère en bonne logique psychiatrique un bon lavage de cerveau.
    Et pour ceux qui voudraient réviser le dogme occitaniste, le bûcher ! (à Montségur de préférence, entrée gratuite).

    Quel étrange pays que celui où l’on prône le mépris et la haine du voisin au nom d’un peuple qui n’existe pas, alibi linguistique aidant. C’est très très très français.

    Occithanasie ?


Un gran de sau ?

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