Carte des dialectes de Gironde

- Gaby

Puisqu’on est dans les cartes, je me décide à mettre en ligne cette carte des dialectes d’oc de la Gironde, réalisée il y a quelque temps.

Quelles sont les sources ?
Il s’agit de l’enquête Bourciez (1895) pour la plupart des communes. On trouve les microfilms aux Archives départementales de la Gironde, mais on ne pouvait pas les obtenir par la voie ’’normale’’ (pour ceux qui voudraient les consulter, je vous souhaite bien du courage : pendant de longs mois ils sont restés sur une étagère, mais ç’a été rangé depuis, Dieu sait où !). Pour le Médoc, j’ai repris le travail d’Alain Viaut et de Patrick Lavaud pour le sud. Pour le parlar negue, j’ai repris le travail de Philippe Lartigue. Par manque de compétences, je n’ai pas étudié les parlers gabays. Pour les communes sans sources ou avec un informateur manifestement étranger (ça arrive plusieurs fois sur l’enquête Bourciez !), j’ai considéré que la commune avait le même dialecte que sa voisine ayant la plus grande longueur en commun. Les communes en blanc : il existe des sources mais je ne les avais pas à disposition (Pessac : comparaison avec la parabole de l’enfant prodigue audio ; St Antoine du Queyret : recueil de contes ; Léogeats : B.Tauzin ; Budos : dépend de Léogeats cf. ma méthode ci-dessus).

Dialectes non-gascons
 Le marotin est du saintongeais influencé par le ’’guyennais’’.
 Le parler du pays foyen est bergeracois, c’est-à-dire ’’languedocien’’ (terminologie occitaniste mais en fait ça n’a rien de très languedocien) ; celui dit ’’tipe perigòrd’’ est de type périgourdin du nord, c’est-à-dire ’’limousin’’ (terminologie occitaniste)

Dialectes (plus ou moins) gascons

1. La partie landaise (en violet)
AUDÈTH, ARRAT
 Le parlar negue est bien connu : prononciation ’’eu’’ des ’’é’’.
 Celui de Buch n’en diffère que par la prononciation ’’claire’’.

2. La partie bazadaise (en rouge et orange)
AUSÈTH, ARRAT
 Le parler bazadais ’’de la lande’’ diffère du bazadais par les imparfaits de type hasè au lieu de hasèva (hasèoue).

 Le garonnais (orange) est une transition avec le ’’guyennais’’ ; d’ailleurs, le R- ne s’y transforme pas en AR-. C’est un dialecte hétérogène.

3. La partie ’’guyennaise’’ (en jaune)
AUSÈTH, RAT
 Le ’’guyennais’’ (j’aurais dû mettre ’’dialecte du Haut Entre-deux-Mers’’) se caractérise par l’article les (ley/leus) au lieu de los(lous).
 Le libournais utilise au subjonctif des conjugaisons comme qu’asqui, que vèsqui, que pòsqui.
 Le fronsadais n’utilise pas ces conjugaisons.

4. La partie bordelaise et médoquine
AUDÈTH, RAT

4a. La sous-partie bordelaise (en bleu)
Le -v- se prononce toujours [b].
 La transition en bleu foncé utilise les (ley) comme le ’’guyennais’’ mais dit audèth
 Le cubzadais dit avèva à l’imparfait et prononce j [c]. Il utilise le H- au contraire du fronsadais.
 Le bourgeais utilise le H- et dit avè à l’imparfait. Il est influencé par le gabay.

4b. La sous-partie médoquine (en vert)
Le -v- se prononce [w], au moins à la 3e personne du singulier de l’imparfait (cantav’)
 Le parler de la lande utilise les imparfaits en -èva/-ava alors que le ’’sud médoquin’’ utilise ceux en . Suffixe -aduir.
 Le parler de Pauillac est semi-noir (cf. Viaut) Suffixe -adeir.
 Le parler du Bas Médoc est très spécial : j prononcé [dz], finale -a prononcée [u], u parfois remplacé par e, suffixe -adèir...

La description était brève et on peut la contester, bien sûr !

Grans de sau

  • Bravo Gaby preu ton tribalh. Qu’es hòrt interessènt. Autant aquest com lo deus campanaus.
    Que saunejerí de véder un tribalh atau sus tota le Gasconha, atestat per les enquèstas oraus (impossiblas adara en quauques cròts de Gironda, e’m pensi).

    Que pòden véder tres granas influenças sus le toa carta : influença Landesa, "Armanhaquesa", e "orientau" se pòden díser. E le deu lòc tanben. Qu’i a quauques particularitats deu dialèctes de Guièna que’m hèn pensar a çò qu’entèni en Coseran.

    E ne seré pas interessènt que hècis com un abracat de cada dialècte dab 2 o 3 frasas clau, e de les enregistrar ? Entà comparar.

  • Excellent ! Ni l’ALG ni les ouvrages de Rohlfs ou de J.-L. Massoure n’étant faits pour un large public (encore qu’on souhaite à ces études la diffusion la plus large possible), établir une telle carte pour toute la Gascogne serait nécessaire en vue de l’Atlas historique et humain qui nous manque...

    Le bergeracois a des traits nord-occitans. En fait, c’est tout le Périgord, sauf peut-être en rive de Garonne, qui devrait rejoindre une aire "Limousin-Périgord", dictée aussi par d’autres critères.

  • Bonsoir Gaby,

    Excellent travail ! Félicitations ! Carte claire et précise.
    Une précision tout de même : Louchats, Saint-Symphorien, Saint-Léger-de-Balson et Bourideys sont du parler "noir".

    Bonne soirée.

    Philippe Lartigue

  • Mercès plan. Qu’es hòrt interessènt. Çò qui mè m’estona, qu’es de saber com as hèit entà conéisher tot aquò en un despartement pro desgasconisat (e a bèths còps, despuish bèra pausa). Sonque dab arquius escriuts ?

    • E bé, l’enquèsta Bourciez estut ma sorça principala, vist que balha un tèxte escriut per la majoritat de les comunas. Per lo Medòc, me basèri sus los trabalhs (escriuts) d’Alain Viaut perce qu’aujuri pas lo temps d’estudiar l’enquèsta Bourciez. Per les comunas ont i avèva pas de tèxte (n’i’n a pas mau dens lo Crionés o lo Branés, per exemple), hasuri una interpolacion coma indicat aci dessus.
      N’èi pas a ma dispausicion de documents oraus per les zònas shens escriuts, mès cresi qu’Alain Viaut n’en a : hasut enquèstas dens lo Crionés, autscòps.


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