Aquitaine-Midi Pyrénées dans le changement à grande vitesse Gérard Saint-Gaudens

http://www.lesechos.fr/politique-societe/dossiers/regions-Aquitaine-Midi-Pyrenees-2014/index.php

Le quotidien économique parisien nous ramène à nos discussions acharnées de juillet dernier autour de la réforme territoriale concoctée par l’Elysée et objet d’un projet de loi voté à l’étourdi par l’Assemblée nationale en juillet et que le Sénat doit examiner à la rentrée d’automne.
Bien loin d’emboiter le pas au schéma Aquitaine +Limousin + Poitou Charentes retenu, le quotidien examine le couple Aquitaine +Midi Pyrénées, seul évident au plan économique tout en s’appuyant sur une forte parenté culturelle où l’ossature gasconne, au cœur de l’ensemble, a toute sa place :

  • une industrie aéronautique en plein boom, appuyée sur deux métropoles à qui elle a commencé à faire oublier leur stupide rivalité traditionnelle, comme le souligne François Chollet, adjoint au maire de Toulouse,
  • nécessaire prise en charge conjointe des richesses et aussi des problèmes des bassins hydrographiques Garonne /Adour,
  • complémentarités en audiovisuel ainsi que des filières universitaires. Intéressante à cet égard la double opinion du Président de l’Université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara, reconnaissant une plus grande « puissance internationale » (le terme serait à définir exactement) à une collaboration Bordeaux - Toulouse plutôt qu’à un rayonnement inégal (« en étoile ») de Bordeaux sur Pau, Poitiers, Limoges et La Rochelle potentiellement porté par la méga-région (l’ « Arregionassa » ALPCh) mais aussi l’aveu que dans le cadre de compétences métropolitaines accrues, une université s’éloignant de la stratégie régionale poserait problème » (NB :remplaçons « université » par « Métropole » et cette remarque de bon sens prendrait une signification décuplée !).

Un bémol :le sens critique des journalistes enquêteurs des Echos n’a pas été jusqu’à s’attaquer au tabou LGV ; du reste la relance des deux enquêtes d’utilité publique Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse ( presse du 16 septembre) n’est sans doute pas étrangère au titre de l’enquête.
Certes Toulouse aurait davantage droit à plaider au « désenclavement » que Bordeaux ou demain Bayonne dans cette affaire mais l’effet TGV sur les installations d’entreprises dans la métropole aquitaine ne durera peut-être pas si Toulouse rejoint le club, les entreprises actuelles étant aussi promptes à repartir qu’à s’installer… et Pierre Delfaud, ancien président de la cellule prospective du CESER reconnaissait que « Bordeaux va continuer à gagner des habitants, moins à cause de la vitesse que de son attractivité » …
A ce sujet, la question des conséquences de la péri-urbanisation massive des deux métropoles est évacuée un peu vite par Robert Marconis, géographe et professeur émérite toulousain pour qui « dans le périurbain, il y a aussi des solidarités qui se créent, des villages qui reprennent vie » Peut-être, mais en face de quels dégâts, peut-être plus profonds et durables ?

Une perle gasconne dans ce numéro spécial, l’article consacré au groupe Lesgourgues qui « rayonne dans le monde grâce à l’armagnac » : « à l’étranger, dit M.Lesgourgues, Midi-Pyrénées ou Aquitaine n’évoquent pas grand-chose. Nous nous revendiquons d’abord Gascons, du pays de d’Artagnan. C’est ce qui parle aux gens ». On ne saurait mieux dire !

Grans de sau

  • Déjà d’après ce que tu en dis, Gérard, je comprends que s’exprime dans cet article des "Echos" une vision certes économiciste, mais qui pour autant ne valide pas l’arrégiounasse Aquipoisin.

    Justement, suite à la lecture de l’article de Halip Lartiga "Pour une région Aquitaine-Gascogne", je me disais que, contre nos technocrates qui ne jurent que par l’économie, nos arguments historiques ne pouvaient décidément rien ; et qu’il fallait donc aussi ferrailler sur le terrain de l’économie.

    Mon idée, qui est aussi celle de plusieurs d’entre nous, est de dessiner des perspectives économiques qui ne soient pas que métropolitaines, donc qui traitent les terroirs gascons autrement que comme des zones résidentielles ou de vacances.

    Les auteurs des Echos ne sont pas arrivés à ce stade, ils ont une vision très métropolitaine, mais mettent en avant le couple Bordeaux-Toulouse, plus porteur qu’une étoile gigantasse autour de Bordeaux.
    Pour nous qui défendons la Gascogne, je pense que ce couple est cependant dangereux, dévorant, mais il l’est encore plus s’il ne s’entend pas ! parce dans ce cas, il divise la Gascogne.

    Quant à la LGV, ce n’est pas trop le lieu ici d’argumenter (il y a Rail Gascogne pour ça !).
    Simplement, dire que les LGV telles qu’elles sont conçues ont une logique exclusivement métropolitaine qui renforcerait la suprématie Bordeaux-Toulouse sur la Gascogne (avec seulement des réseaux ferrés en étoile dans les deux aires métropolitaines).


Un gran de sau ?

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