Rébellion des locuteurs du Massif Central contre le centralisme languedocien ? Vincent P.

- Vincent P.

Débat intéressant, même si nous disons la même chose depuis longtemps.

http://www.lasetmana.fr/dorsiers/analisis/3744-loccitania-del-nord

Grans de sau

  • Intéressant et enrichissant.

    Parmi les thèmes abordés ou simplement effleurés, j’ai relevé (mais pas de la part des mêmes intervenants, bien sûr. Parfois un ou deux seulement : se référer au document pour apprécier les proportions, les nuances et les divergences) :


     une lente progression de l’usage signalétique et scolaire de la langue dans certains départements (avec par ex. la nomination d’un consultant), mais un constat inquiétant quand même.

     l’extinction des parlers affaiblit la revendication pour la langue. Si rien n’est fait dans les dix ans, on sera à bout d’arguments.

     la notion de transmission de la langue passe largement par l’école.

     défaut de relations, parfois, entre derniers locuteurs et milieu occitaniste.

     difficultés à relier la culture du Nord à celle de l’Occitanie méditerranéenne.

     rapports difficiles, sinon impossible, entre l’imaginaire et la symbolique occitanistes et la réalité culturelle et géographique du Nord.

     présence de lignes budgétaires pour la musique traditionnelle.

     le nord-occitan tenu pour une "sous-langue" ?, une langue minorée volontairement ? (faits de "réécriture").

     le manque de confiance en soi de certaines régions (ex. : l’auto-dérision en Limousin).

     responsabilité de l’occitanisme dans le rejet des "localistes" (ex. : P. Bonnaud).

     persistance des activités associatives sur le terrain, même dans des contextes difficiles.

     fonctions et responsabilités de l’Université.

     le rapport entre le poids respectif des régions d’Oc et la place qui leur est faite dans l’édition (contenu et marché). Quelles solutions pour améliorer la circulation des oeuvres ?

     quelle sorte de manifestation pour la langue : un grand rassemblement ou des régionaux (impossibles ?).

     limites d’une revendication sur les droits linguistiques : association très majoritaire avec les forces de la gauche politique et syndicale (manifestations publiques, etc.), mais pas d’autonomie des revendications linguistiques qui ne seraient pas comprises en tant que telles (un intervenant). Donc problème de l’insertion sociale des revendications.

     nécessité d’un occitan unique au moins dans le cadre des relations inter-nationales. Amorce d’une discussion sur sa possibilité.

     pas de remise en cause des régions administratives françaises mais mention des dialectes occitans selon la description conventionnelle.

     intérêt et place des variantes subdialectales. Quels traits retenir ? (un exemple à propos du languedocien oriental.)

     Le rapport affectif entre nord-occitan alpin (Dauphiné d’Oc) et provençal est évoqué mais ne semble pas retenu comme un moyen de relancer la langue locale. La Provence serait encore une "terre de mission" (pour la graphie ? la notion de langue occitane ou celle d’Occitanie ?).

     Pas de remise en cause du cadre pan-occitan.

    Venant de gens reconnus et très actifs, ces contributions et commentaires, assortis d’exemples, stimuleront la réflexion.

  • Excusez-moi, j’ai oublié de signer mon message du 6 octobre.

    J’ai retrouvé avec plaisir dans les contributions les noms de Gabrièu Balloux (avec des exemples de gascon garonnais et la question des variantes locales) ; de J.-C. Cavaillé, dont le blog ’Mescladis e cops de gula’ est très attractif (voir par exemple ses commentaires passés sur les livres des "patoisans" limousins, sur leur réception publique et les conceptions de leurs auteurs).

    J’en profite pour préciser que la notion d’occitan langue unifiée n’est qu’effleurée, non prônée (se reporter au débat).

    J’espère que ce fil de discussion de la ’Setmana’ s’enrichira de nouveaux contributions et témoignages venus "sans filtre" de tous les horizons d’Oc.

  • C’est un principe constant que toute langue dialectalisée se voit dotée tôt ou tard d’une langue commune qui absorbe les parlers, soit par victoire d’un seul dialecte, soit par fusion inégale.
    La nécessité administrative l’impose autant que le souhait légitime de renforcer la langue. Cela s’est passé pour toutes les langues institutionnalisée.
    Si l’occitan est une seule langue, alors qu’il s’unifie, et pas seulement graphiquement.
    Sinon, qu’il cède la place à trois ou quatre langues distinctes et apparentées.
    Mais que devient alors l’Occitanie ? Elle se réduit entre Rhône et Garonne, Roussillon, Méditerranée et pays de langue d’oïl.
    C’est la quadrature du cercle, surtout quand il faut tenir compte des sentiments d’appartenance.

  • Unification impossible, aucune légitimité.
    Et quand les parlers seront morts ?
    Tout cela était pourtant annoncé par P. Bec., jusqu’à la prééminence du languedocien central et la marginalisation de l’auvergnat et du nord-limousin. Schizophrénie. Qui en fait les frais ?

    L’Occitanie brouille les cartes. Qu’on la reconduise à ses frontières... légitimes, qui pourraient même inclure un Nord Occitan très spécifique.
    Mais les occitanistes devraient d’eux-mêmes faire le travail de déconstruction !
    Pourquoi ce tiraillement avec les localistes ? Ce n’est pas normal.

    Il y a une information que vous n’avez pas relevée dans le dossier : on lit qu’en Limousin se tiennent des groupes de parole qui rassemblent des patoisants plutôt âgés. On y parle naturellement du vieux temps, et cela souvent en français. Révélateur d’un besoin de renouer avec une culture refoulée, au-delà de la langue ?
    C’est grave tout ça.


Un gran de sau ?

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