La guerre Landes-Gironde vue par Sud-Ouest Tederic M.

- Tederic Merger

L’article confirme l’identification populaire aux départements.
Mais au moins deux des six commentaires du forum de l’article vont contre le cliché qui fonde l’article : "il est pas beau de s’ arrêté qu’au bassin pour identifier une gironde belle est variée"...
Bien sûr, sur Gasconha, nous devons combattre ces frontières départementales qui cisaillent la Gascogne, et ici même le massif landais (dont environ la moitié est dans le département de Gironde).
Landes départementales et landes géographiques En réponse à un gran de sau sur "l’hymne landeus"

Les défenseurs de la différence "landaise" (ils diraient peut-être "du 40") défendent confusément la ruralité contre la métropolisation et la rurbanisation.
Quelque part, le combat gascon pourrait les concerner.
Mais ils devraient s’apercevoir que la métropolisation et la rurbanisation touchent maintenant leur "40".

http://www.sudouest.fr/2012/07/23/ce-sont-les-landais-qui-en-parlent-le-mieux-776595-2918.php

Grans de sau

  • Entre Saint-Symphorien et Luxey, peu de différences peut-être, mais entre Saint-Symphorien et Tartas, c’est déjà plus pareil.

    Je suis très circonspect sur l’idée d’une culture landaise homogène, je ne crois pas dans "la lande" comme espace mythifié sauvage du Verdon à Bayonne.
    Le pin a homogénéisé les paysages mais pas les hommes, ou alors à la marge, via la sylviculture.
    Je crois à la pertinence des petits pays landais : l’Albret reste très distinct du Marensin par exemple.
    La lande médoquine n’a pas grand chose à voir avec le Marsan.

    Arnaudin a ancré l’image de la "Gran’Lane" dans notre imaginaire mais le plateau landais ne peut pas se résumer à ça.
    Pour ma part, je vois l’espace landais comme l’espace en partage des Gascons de l’Ouest : Bayonne, Dax, Roquefort, Bazas, Bordeaux, Pauillac, ... Toutes ces villes font la jonction entre la lande et des pays de coteaux, ce depuis les temps immémoriaux.
    Il n’y a pas de centralité landaise : la lande est déchirée entre des influences contradictoires.
    Il faut faire en sorte aujourd’hui qu’elle ne devienne pas un hinterland géant entre des métropoles, mais cela ne passera pas par la folle entreprise de faire des Landes un espace qui ne dépend que de lui-même.
    Les Landes sans Bayonne ou Bordeaux, ça n’existe pas.

  • Ce qui est amusant, dans le département des Landes, c’est que les Chalossais, au sens large, se considèrent comme "landais" et nient cette qualité à ceux du nord du département.
    Pourtant, un Chalossais n’est absolument pas landais, sinon administrativement.
    Les vrais Landais sont bien au nord et à l’ouest, pas au sud.
    Je ne vois pas où il y des landes en Chalosse... Il faut qu’on m’explique.

    Quant à la rivalité Landes-Gironde, surtout sur la frontière (Parentis-Biscarrosse-Sanguinet vs La Teste et Bassin, Pissos-Le Muret vs Belin, Sore vs Saint-Symphorien), c’est vieux comme les départements et ça doit même remonter à bien avant.
    Un 33 c’est avant tout un Bordelais, même s’il est de Saint-Symphorien, Bazas, Lacanau ou Libourne.
    Le 33 c’est quelqu’un qui, dans l’inconscient collectif landais, méprise les Landais du 40, lesquels le lui rendent bien.
    Je me rappelle, à la FAC, il y avait fraternisation très facile entre Basques et Landais mais pas avec les Girondins, et encore moins avec les Bordelais.
    Entre surfers "landais" et "girondins" c’est souvent très tendu, entre Biscarrosse et La Teste par exemple. Clubs rivaux etc...

  • Faut-il rappeler que les departements ont été institués par le pouvoir jacobin afin que ce pouvoir centraliste parisien (la préfecture) soit à moins de 2 heures de route de tout le territoire de façon à "contrôler" ce territoire.
    Alors que nous jouions le jeu de dresser un département fait pour nous asservir, contre un autre ????

  • Les choses ne sont pas si simples.
    La Chalosse a toujours été partie prenante de la Sénéchaussée des Lannes.
    La Chalosse, partagée entre évêché d’Aire et évêché de Dax, a toujours eu un pied dans le pignada, car aussi bien Aire que Dax contrôlaient des coteaux comme de la lande.
    La Chalosse, dans sa partie la plus occidentale, est clairement de parler neugue.

    Qu’est-ce que cela signifie ? En grande partie que la figure du lanusquet/landescot méprisée était sociale, géographique, mais certainement pas ethno-culturelle.

    Quant à la rivalité 33/40, elle s’explique fort bien par le fait également que la frontière administrative, à quelques anciennes paroisses près, suit la frontière entre Buch et Born, entre Bazadais et pays landais (Gabardan, ...).

  • Pour le Girondin du vignoble que je suis, un 33 ce n’est pas forcément un Bordelais !
    La Lande girondine c’est la Lande, il n’y a aucune différence entre St Sym et Luxey.

    En plus, comme disait qqn de ma connaissance, Bordeaux et Bazas sont 2 mondes différents. Et même dans le Bazadais, il y a une rivalité forte entre Bazas et Langon, surtout chez les 15-30 ans.

    Quant aux gens d’Arcachon, ce n’est pas une référence...

    Le découpage que je trouve plus légitime est :
    1° Le Pays Gabay
    2° Le Bordelais viticole
    3° Le Bazadais
    4° La Lande (du Verdon à Bayonne)
    5° La Chalosse

  • Pour ce qui est de la rivalité Langon-Bazas, elle s’explique à mon sens parce que Langon est devenu le relai de Bordeaux, opposition classique entre rurbain/rural. Bazas y viendra à son tour, notamment depuis l’A65.

  • Ca m’étonnerait que Bazas perde ses traditions juste parce qu’une autoroute y passe.

    Ca serait amusant d’essayer de dater le fameux proverbe bazadais : "A Lengon i a mèi de cons que de maisons"

  • Il y a en fait une Gironde très gasconne, celle du sud : Bazadais, Buch, Lande girondine.
    Au nord, Bordelais, Médoc, Entre-deux-Mers, c’est beaucoup moins évident. L’appartenance même de ces pays à la Gascogne est problématique.

  • Tu verras Gaby, l’effet A65, la métropolisation, le pavillonnaire de bretelle d’autoroute, ... Rien que du déjà vu.

  • Je ne vois pas en quoi l’appartenance du Médoc est problématique. Si ce n’est pas la Gascogne, c’est quoi ? La Saintonge ? Non, le Médoc, c’est vraiment la lande gasconne.

    L’Entre-Deux-Mers a subi une dégasconnisation tout au long des siècles, notamment du fait des migrations gavaches. Les convergences avec le Bergeracois ou l’Agenais sont fortes.

    Le Bordelais ? S’il s’agit des graves, elles me paraissent très gasconnes, jusqu’à date récente même.
    La lande bordelaise l’est pareillement.
    Le problème c’est Bordeaux, qui est clairement un élément "étranger" depuis 3 siècles, qu’on le veuille ou non.
    Mais tout comme Toulouse l’est devenue depuis les années 60.
    On revient à la question de la métropolisation et de l’indépendance à donner à ces métropoles. Pour sauver La Brède ou Podensac, couper avec Bordeaux. Difficile.

  • Pour l’effet A65 (alias "Autoroute de Gascogne" - quel paradoxe !), il suffit de voir comme les agences immobilières du Bazadais l’attendait pour faire des affaires...

  • Et pourtant Vincent P, gascon du centre de Gascogne (quasiment élusate de naissance) ayant des origines landaise (au sens du département (Le Parleboscq)) j’ai été amené à m’installer pour un temps dans le Médoc.
    J’ai retrouvé là-bas un air connu de mon "pays", pas du tout dépaysé, loin du cliché véhiculé des médocains sauvages et misanthrope.
    Comme disait la manet de là-bas "souy pas franciment you".

  • Je ne sais pas si l’on peut parler d’origines landaises via Parleboscq. : )
    Le Gabardan était dans l’évêché d’Auch, tout comme le Pays Eauzan.

    Mais cela confirme en tout cas ma pensée : la lande n’existe pas.
    Elle est partagée par nos grandes régions gasconnes qui y ont toutes un pied dedans : Bordeaux, Dax, Bayonne, ...
    Elle n’est pas un foyer culturel endogène, faire des Landes un espace autonome distinct du reste, c’est tomber dans les clichés des gens des coteaux qui méprisaient les Lanusquets.

    De la même manière, il n’y a pas de Pyrénées.

  • Peu nombreux sont ceux qui défendent la vision des Landes comme "un foyer culturel endogène" - et homogène.
    Beaucoup plus nombreux sont ceux qui défendent une telle vision du département 40-Landes.
    Et pour contrer cette dernière vision, avancer la première pour relativiser les frontières départementales me parait bien venu.

    Mais je vois surtout dans le triangle landais Médoc-Buzet-Bayonne un espace géographique, naturel, végétal, très homogène.
    D’où des contraintes économiques communes, avec des retombées culturelles plus ou moins fortes selon qu’on est plus ou moins dépendant des richesses du sol, cela varie selon les époques.
    Pour demain, je verrais bien une Agence landaise commune à tout l’espace landais, et qui agirait par exemple sur la forêt...

  • A propos de Jean-Luc Gleyze originaire de Captieux et président du Conseil départemental de Gironde, et de son dernier livre, Joël Aubert écrit sur Aqui.fr :

    le souvenir d’une enfance heureuse ponctuée, dans cette Haute Lande qui se sent au moins autant landaise que girondine, par les rendez vous avec une nature généreuse et une forêt bien aimée. Il a connu les petits matins à la palombière où l’on guettait l’arrivée des vols. Sur le mode de la boutade il cite les échanges amicaux avec feu Henri Emmanuelli et celui qui lui a succédé à la tête du département des Landes, Xavier Fortinon, à qui ils ne dédaignaient pas dire, rieur : « ça doit vous faire un drôle d’effet, mes camarades ce Landais qui préside la Gironde »

    On nage en pleins clichés... et tout le monde ! Joël Aubert l’auteur de l’article, Jean-Luc Gleyze, et les dirigeants politiques landais si est confirmée la supposition de ce dernier qu’ils n’imaginaient pas un "Landais" présider la Gironde...

    « Une nature généreuse et une forêt bien aimée », des « petits matins à la palombière » seraient constitutifs de la culture landaise, opposée à la culture girondine... Comment ignorer à ce point l’existence massive de la même forêt - et des palombières - dans le département de la Gironde ?
    Palombières présentes en Entre-deux-Mers aussi...

    J’ai répondu à Aqui.fr en envoyant un extrait de la page Wikipédia sur les Landes de Gascogne :

    Il convient de distinguer le département des Landes du territoire des Landes de Gascogne, le premier correspondant à une entité administrative, le second à une région naturelle et culturelle.
    À titre illustratif, la Chalosse, le Tursan et le Marsan font partie du département des Landes, alors qu’ils sont exclus des Landes de Gascogne. Inversement, la forêt de Gascogne s’enfonce à l’est jusqu’en Lot-et-Garonne, s’arrête au niveau de l’Adour au sud et remonte jusqu’à Soulac dans le Médoc.
    Les Landes de Gascogne, région naturelle unie par des liens historiques, géologiques, biologiques, linguistiques et culturels, sont divisées en trois entités administratives : les départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne.


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