En pensant à estuarium > estèir et monasterium > mostèir, je me suis dit .... est-ce que ce nom (écrit aussi Sentiey) ne vient pas de.... sanctuarium ? Et serait donc un très vieux doublet populaire de sentuari.
[Mais selon ce modèle, on aurait Sentey et pas Sentiey ! Tederic M.]
Je pencherais plutôt, maintenant, pour :
*semitiarium > Sentiey.
Mais il faudrait l’avis d’un latiniste (Vincent...)
Pour réfuter les hypothèses ci-dessus proposées :
1re hypothèse : en oc, signum > senh > dérivés en senh- sans -t- (selon le FEW)
2e hypothèse : on aurait à la limite Sentés.
3e hypothèse : étrange . Les terminaisons -ey(s) viennent normalement, en Gironde, du latin -arium. Senti = tact, jamais entendu parler.
4e hypothèse : un suffixe issu du latin -arium après un nom de baptême, cela me semble douteux mais à creuser
5e hypothèse : complètement fantaisiste. Ne pas confondre Germain=prénom et Germain=Allemand. D’autre part, on ne parlait pas ancien français chez nous, mais gascon. Saint-Germain se disait Sent-German.
Dans la 1ère hypothèse de Jean-Sentieys, il y a ceci : « En ancien français le saintier (cité en 1336) était le fondeur de cloches ». https://fr.wiktionary.org/wiki/saintier :
saintier = Artisan qui fond des cloches, etc.
Il est envisageable que le nord-gascon ait posé sa terminaison èir (ey) sur un mot français.
C’est le français qui aurait ajouté le t à la racine signum, sous l’attraction de saint.
Je ne trouve aucune trace d’un lieu "Sentiey", ni "Saint Iey"... !
Seulement un "Sentey" à Escource (40) par le FANTOIR mais, outre que Escource est hors zone, le i de Sentiey apparait dans une majorité écrasante des attestations fournies plus bas par JP Senteys, et on ne peut pas le considérer comme adventice*.
Quant aux attestations avec "Saint", j’ai tendance à les rattacher aux faux saints qui ne sont pas rares en toponymie gasconne ; par exemple le "Saint Dets" de Feugarolles-Limon (en réalité Sendèth).
Sentinié pourrait se rapprocher de Saint-Ignès.
Sentieys pourrait se rapprocher de Sentilhes
SEN-TILHES (tilleul, de même que les produits dérivés planche ou corde, se disaient Tilh au singulier et TILHES au pluriel (ayant pu se prononcer TI-YÈS en gascon ). SENTIEYS pourrait ainsi être une variante orthographique de SENTILHES c’est-à-dire de SAINT-TILLEULS.
Les patronymes Sentilhes, Saintilles et Sentilles sont des patronymes originaires de la Bigorre.
Une étude de Bernard Sentilhes note que le nom (latinisé) de Johannes SENTEYLHIS (1518) figure dans une liste des notaires du diocèse de Tarbes.
On peut remarquer la ressemblance phonétique qu’il y a entre SENTIEYS et SENTEYLHIS mais aussi avec SENTILHES (si prononcé SEN-TI-YÈS).
Je ne connais pas de tilleul qui ait été canonisé !
Le suffixe -ilhe est un diminutif en gascon ( du latin -icula je crois), on trouve par exemple ’’hontanille’’ ( petites sources), ’’petrilhe’’ ( petite peau/écorce), ’’Bernille’’ ( dim. fém.de Bernard), ’’Bertrille’’ ( de Bertrand), ’’Jandille’’ ( de Jean) etc. Je dirais que Sentilhes ( je connais M. Sentilhes, un ancien Verdelaisien, on prononce comme "-ille") pourrait venir de *semiticula(s) ’’petits sentiers’’. Normalement ça donne Sendilhes mais dans les Pyrénées l’évolution d>t est normale ( vitellus> vedèth/vetèth...) Un autre toponyme de cette origine est Sendets < *semitell-.
Pour en revenir à Sentieys, on ne peut pas ignorer la possibilité d’un lien avec Sentinié car c’est (si l’on enlève le s du pluriel) le correspondant en gascon du Bazadais, du Cernès et du val de Garonne entre Cadillac et Marmande :
Sentinié ( Guyenne, Languedoc...)
*Sentié ( Gascogne, Béarn)
*Sentiney ( Bordelais)
Sentiey
C’est vrai. Moi non plus je ne connais pas de Saint Tilleul canonisé !
Par contre je connais beaucoup de noms de lieu formés avec SAINT (SEN) qui échappent au livre des Saints !
Pour prendre un exemple proche de l’hypothèse SEN-TILH :
SAINT-BOES (64300) Boes —> Buis ou bois de buis en anc.fr (la commune s’est appelée SAINT-BOIS en 1793).
En ce qui concerne SENTILHES si on prononce ILLE
aujourd’hui, comment connaitre la prononciation au
Moyen-Age ? Voir mon document sur les variations
phonétiques de SENTIEYS au fil des siècles.
Grans de sau
1. Sentièirs, 16 décembre 2014, 19:24, par Gaby
En pensant à estuarium > estèir et monasterium > mostèir, je me suis dit .... est-ce que ce nom (écrit aussi Sentiey) ne vient pas de.... sanctuarium ? Et serait donc un très vieux doublet populaire de sentuari.
[Mais selon ce modèle, on aurait Sentey et pas Sentiey ! Tederic M.]
2. Sentièirs, 19 août 2017, 19:01, par Jean-Sentieys
En fichier joint des hypothèses sur Sentieys
3. Sentièirs, 19 août 2017, 21:21, par Gaby
Je pencherais plutôt, maintenant, pour :
*semitiarium > Sentiey.
Mais il faudrait l’avis d’un latiniste (Vincent...)
Pour réfuter les hypothèses ci-dessus proposées :
1re hypothèse : en oc, signum > senh > dérivés en senh- sans -t- (selon le FEW)
2e hypothèse : on aurait à la limite Sentés.
3e hypothèse : étrange . Les terminaisons -ey(s) viennent normalement, en Gironde, du latin -arium. Senti = tact, jamais entendu parler.
4e hypothèse : un suffixe issu du latin -arium après un nom de baptême, cela me semble douteux mais à creuser
5e hypothèse : complètement fantaisiste. Ne pas confondre Germain=prénom et Germain=Allemand. D’autre part, on ne parlait pas ancien français chez nous, mais gascon. Saint-Germain se disait Sent-German.
4. Saintier nord-gasconnisé ?, 20 août 2017, 08:16, par Tederic Merger
Dans la 1ère hypothèse de Jean-Sentieys, il y a ceci : « En ancien français le saintier (cité en 1336) était le fondeur de cloches ».
https://fr.wiktionary.org/wiki/saintier :
saintier = Artisan qui fond des cloches, etc.
Il est envisageable que le nord-gascon ait posé sa terminaison èir (ey) sur un mot français.
C’est le français qui aurait ajouté le t à la racine signum, sous l’attraction de saint.
5. Eléments complémentaires pour SENTIEYS, 22 août 2017, 12:17, par JPSentieys
Autre hypothèse basée sur la particule
1. Ni lieu ni saint !, 23 août 2017, 07:59, par Tederic Merger
Je ne trouve aucune trace d’un lieu "Sentiey", ni "Saint Iey"... !
Seulement un "Sentey" à Escource (40) par le FANTOIR mais, outre que Escource est hors zone, le i de Sentiey apparait dans une majorité écrasante des attestations fournies plus bas par JP Senteys, et on ne peut pas le considérer comme adventice*.
Quant aux attestations avec "Saint", j’ai tendance à les rattacher aux faux saints qui ne sont pas rares en toponymie gasconne ; par exemple le "Saint Dets" de Feugarolles-Limon (en réalité Sendèth).
* adventice = Qui s’ajoute à une chose mais n’en fait pas partie à l’origine.
6. Variations phonétiques de SENTIEYS, 22 août 2017, 12:27, par JPSentieys
Voir le fichier joint
7. Sentièirs, 23 août 2017, 09:22
On peut aussi envisager un rapprochement avec Sentinié, attesté en Rouergue.
8. Sentièirs, 23 août 2017, 12:29, par JPSentieys
Sentinié pourrait se rapprocher de Saint-Ignès.
Sentieys pourrait se rapprocher de Sentilhes
SEN-TILHES (tilleul, de même que les produits dérivés planche ou corde, se disaient Tilh au singulier et TILHES au pluriel (ayant pu se prononcer TI-YÈS en gascon ). SENTIEYS pourrait ainsi être une variante orthographique de SENTILHES c’est-à-dire de SAINT-TILLEULS.
Les patronymes Sentilhes, Saintilles et Sentilles sont des patronymes originaires de la Bigorre.
Une étude de Bernard Sentilhes note que le nom (latinisé) de Johannes SENTEYLHIS (1518) figure dans une liste des notaires du diocèse de Tarbes.
On peut remarquer la ressemblance phonétique qu’il y a entre SENTIEYS et SENTEYLHIS mais aussi avec SENTILHES (si prononcé SEN-TI-YÈS).
9. Sentièirs, 23 août 2017, 17:29, par Gaby
Je ne connais pas de tilleul qui ait été canonisé !
Le suffixe -ilhe est un diminutif en gascon ( du latin -icula je crois), on trouve par exemple ’’hontanille’’ ( petites sources), ’’petrilhe’’ ( petite peau/écorce), ’’Bernille’’ ( dim. fém.de Bernard), ’’Bertrille’’ ( de Bertrand), ’’Jandille’’ ( de Jean) etc. Je dirais que Sentilhes ( je connais M. Sentilhes, un ancien Verdelaisien, on prononce comme "-ille") pourrait venir de *semiticula(s) ’’petits sentiers’’. Normalement ça donne Sendilhes mais dans les Pyrénées l’évolution d>t est normale ( vitellus> vedèth/vetèth...) Un autre toponyme de cette origine est Sendets < *semitell-.
Pour en revenir à Sentieys, on ne peut pas ignorer la possibilité d’un lien avec Sentinié car c’est (si l’on enlève le s du pluriel) le correspondant en gascon du Bazadais, du Cernès et du val de Garonne entre Cadillac et Marmande :
Sentinié ( Guyenne, Languedoc...)
*Sentié ( Gascogne, Béarn)
*Sentiney ( Bordelais)
Sentiey
10. Sentièirs, 23 août 2017, 22:58, par JPSentieys
C’est vrai. Moi non plus je ne connais pas de Saint Tilleul canonisé !
Par contre je connais beaucoup de noms de lieu formés avec SAINT (SEN) qui échappent au livre des Saints !
Pour prendre un exemple proche de l’hypothèse SEN-TILH :
SAINT-BOES (64300) Boes —> Buis ou bois de buis en anc.fr (la commune s’est appelée SAINT-BOIS en 1793).
En ce qui concerne SENTILHES si on prononce ILLE
aujourd’hui, comment connaitre la prononciation au
Moyen-Age ? Voir mon document sur les variations
phonétiques de SENTIEYS au fil des siècles.
11. Sentièirs, 24 août 2017, 15:58, par Gaby
Mais selon Grosclaude, le nom de Saint-Boès n’a rien à voir avec un saint.