Rive droite gasconne Gascogne médiane Tonneinquais

Fauillet / Haulhet

- Tederic Merger


 

Grand Cateau / Gran Catau / Gran Cataou

en graphie alibertine :

(lo) Catau
Prononcer "(lou) Cataou".

"Cateau" pour l’IGN, "Catau" pour Cassini, "Catheau" pour le FANTOIR, "Chateau" pour les minutes d’Etat major du 19e siècle...
Nous n’y verrons pas un château, car nous ne sommes pas en Picardie... mais "Catau" reste à expliquer.
"Catau gran" (l’adjectif après) serait peut-être plus gascon.


 

Grans de sau

  • Est-ce que ’cateau’ peut avoir un lien avec le latin ’calciata’, qui a donné chaussée, d’où de nombreux mots dérivés tels que caussade, cauchy.. ;mais aussi cauchiette ; la liste est trop longue .
    Le sens serait alors celui de "grande chaussée" ??

    Je continue ma recherche ; ce mot m’intrigue également.Il se retrouve souvent sur toute la France mais je n’en trouve pas l’origine si ce n’est ’chateau’ dans le Nord comme vous l’avez souligné.

    Karine

  • "calciata" donnerait quelque chose comme "caussade". Impossible que le latin "calc" donne "cat", à mon avis.
    J’ai une autre idée : sachant que "recaptar" se prononce "recatar" (disparition du "p"), on pourrait avoir une origine "captau".
    Mais "capital" donne plutôt "cabau" en gascon...
    recaptar, arrecaptar = ranger, récupérer...
    cabau = capital, cheptel

  • La solution : Cateau est un patronyme gabay. Avec un nom en -eau, il fallait s’y attendre.
    Et je crois avoir entendu que les adjectifs "grand" et "petit" désignent respectivement la partie du domaine qui était au père et celle, démembrée, qui revenait au fils, ou au cadet (?).

    Les toponymes issus de patronymes sont beaucoup plus nombreux que ce que l’on croit. On cherche souvent des hypothèses gasconnes farfelues en retournant le Palay... et c’est un nom gabay.
    Pour donner un exemple, à Verdelais, en retirant les toponymes gallo-romains et français récents, il reste 42 % de toponymes venant directement de patronymes.

  • Il faut en effet toujours avoir à l’esprit l’hypothèse gabaye quand on analyse des toponymes de Gironde et du Lot-et-Garonne, après je n’ai pas connaissance que l’on forcerait des interprétations gasconnes de toponymes d’oïl (tirés de patronymes), c’est même plutôt le contraire avec la manie moderne d’écrire -eau des finales gasconnes en -au ou -èu.

    En l’espèce, Cateau est graphié Catau par Cassini qui est aussi un lieu-dit à Fabas (09) en Volvestre, donc en Gascogne. On trouve également Cateau au Mas-d’Azil (09).

    Cateau à Lussac (33) et Mourens (33) peuvent être très facilement gabays. Idem Le Cateau à Saint-Sulpice-de-Faleyrens (33), encore qu’on comprenne moins l’article si le terme est tiré d’un patronyme.

    Pour revenir au Cateau de Fauillet, le cadastre lui l’écrit Catheau. Cassini, ainsi qu’indiqué, note Catau, de même que le lieu-dit Généraux de l’IGN, Aux Généraux pour le cadastre est Generau.

    Ce qui donne la solution la plus plausible, à mon sens, c’est qu’il y a autour de Cateau à Fauillet une petite série de toponymes aux finales ambigües : Quillateau, Aux Généraux, A Chiraud, Gouneau, Mignoneau, ...

    Tous ces lieux-dits ont les apparences de patronymes gavaches, Cateau est d’ailleurs bien présent en Poitou.

    Cependant, là encore, il peut s’agir d’une illusion, après tout, oïl poitevin comme oc gascon ont formé des sobriquets et des diminitifs sur des racines souvent identiques. Si on les rapproche par l’orthographe, on ne peut plus les distinguer.

  • Extrait de la carte de Belleyme du 18ème siècle :

    "Mignoneau" est écrit avec -eau mais Cateau est "Le Cattau".

  • Hélas, je ne retrouve pas mes notes à ce sujet, mais pour les "Généraux", il y aurait eu attraction du toponyme originel (mais justement je ne retrouve pas lequel, c’est peut-être un dérivé de "Jan") par le mot français "général".

  • Quand je disais qu’on cherche souvent des étymologies gasconnes farfelues, je parle de gasconha.com ! :) Sinon, bien sûr que c’est le contraire.

    Je vais mettre un article avec une liste de toponymes d’origine patronymique gabaye.

  • Je ne sais pas, je n’ai pas remarqué qu’il y ait une tendance aux étymologies farfelues sur le site : il est ouvert à tout le monde, il est difficile d’attribuer à "Gasconha.com" telle ou telle analyse linguistique. Il me semble même que c’est le seul site où les étymologie farfelues n’ont pas seules droit de citer, car tempérées généralement par la discussion qui suit la proposition étymologique, discussion souvent de bonne facture.

    Pour ma part, je suis loin de minorer l’apport gavache, j’aurais peut-être tendance à le surestimer même. Dans le cas précis de Cateau, il y a cependant un vrai débat, ne serait-ce que parce que la carte de Belleyme indique un article "Le" qui semble moins compatible avec un patronyme devenu toponyme et qu’elle écrit -au la finale au milieu de toponymes éminemment gavaches comme Charbonneau ou Mignoneau aux finales caractéristiques en -eau et qui ont tous les allures de traces de colonisation poitevine.

  • Bon, j’ai exagéré avec l’histoire des hypothèses farfelues... en tout cas, elles ne viennent pas de personnes parlant gascon (je ne citerai pas de noms).

    Je pense que l’article "le" n’est pas problématique ; en effet, dans la Petite Gavacherie, j’ai relevé : les Peyneaux, les Abrahams, les Ithiers, les Moureaux, la Gouraude, les Guignards, les Andraudes, les Arqueys, les Martineaux etc.etc. En Bazadais, j’ai noté : les Bentégeacs, les Boudeys, etc.
    ... En écrivant, je me rends compte que ce sont généralement des pluriels ou des féminins... ce qui me contredit un peu.

  • Ah si, ça y est : j’ai relevé "le Jaile" à Monségur, Jayle étant un patronyme.

  • Oui, assez clairement, c’est un patronyme périgourdin qui a essaimé mais je ne trouve pas le lieu analysé sur le site !

    De toute façon, à l’apparence, avec ce qui semble être une consonne palatisée à l’initiale (ga- qui devient ja- en parlers septentrionaux d’oc comme en français), cela ne peut pas être gascon.

    Sauf évidemment si l’étymon est directement le latin ia- à l’initiale. A ce propos, il me semble impossible de lier le nom de la rivière Jalle avec le terme -gala de Burdigala pour cette raison précise.

  • Sur "les Généraux" : déformation de "Jean Eyraud" ?

  • Urgel donne "Cathau" comme "abrégé de Catherine (Blayais)".
    En gascon, c’est Catòi (Catoÿ) qui joue ce rôle, et existe bien en Tonneinquais et Bordelais.
    La forme de Cassini "Le Cattau" signalée plus haut ne plaide pas pour cette interprétation ici, mais sait-on jamais ?

    Glossaire de langue gabache

  • Le Trésor du Félibrige donne aussi catau pour captal (avec l’exemple du Captal de Buch).
    Voir si ce n’est pas plutôt languedocien ou guyennais (mais alors ce serait catal) - mais à Fauillet on peut subir une influence de ce côté là...
    Côté languedocien ou guyennais, on a En Catal, et "Catalo" (Catala en graphie alibertine, avec l’accent tonique sur ta)...
    Il y a en Gascogne des patronymes ou toponymes Catalot, Cathalot, Catalou/Catalon, qui ne semblent pas forcément parents de Catalina (le prénom) ni de catalan...


Un gran de sau ?

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