Còr de Bearn Pyrénées

Charre

- Vincent P.


 

Cherbeys / Sherber


Cherbeys est Xerbee-Jusoo de Haute en 1385. L’adjonction d’un s (Cherbes au XIXème siècle) est assez mystérieuse comme dans le hameau voisin de Bisqueys (du basque bizkai, encore noté Biscay sur la carte de Cassini), à moins qu’il ne s’agisse d’un pluriel pour signifier Xerbee-Susoo que pourtant Paul Raymond n’identifie pas à Xerbee-Jusoo. Il semble bien que selon l’attestation de 1386 s’appelait tout simplement Xerbe.

Dans le dénombrement des feux de 1385, X sert à noter une chuintante, souvent issue du s apico-alvéolaire gascon (Guixarnaut, issue de Gassie-Arnaut), commun au castillan, mais pas nécessairement.

On pense immédiatement au gascon "gerbèr" qui aurait été cependant plutôt Yerbee, car en Béarn, g + i,e donne y, peut-être anciennement j, mais jamais une chuintante. "serbèr" ne signifie rien.

Alors, dans le contexte de présence de la langue basque encore au XIVème siècle, on peut imaginer qu’il s’agit de la déformation du basque Etxeberri :

(Et)xeberri > ’Cheberri > Cherbe (métathèse gasconne).

Il faudrait savoir la prononciation actuelle : l’accentuation sur l’initiale est souvent un indice, mais elle a pu se perdre. Dans le même village, en 1385, le basque Etxebertze est Cheverce.


 

Grans de sau

  • Ce qui pose problème, c’est que dans le même village à la même époque, on note Cheverce d’une part avec "ch" (affriquée ?) et Xerbee avec "x" (simple chuitante).
    Il est certain qu’en gascon, "etxe" est in fine interprété en chuintante (cf Xandie à Sauvelade à la même époque qui ne peut qu’être Etxehandia).
    Mais pourquoi cette différence ? Il est vrai que par exemple, pour la commune basque de Charritte-de-Haut, on note dans le Censier gothique "exartea" Etxartea et "echeverrie" Etxeberria.

  • En parlant du toponyme Etxebertze-Cheverce-Etchevers, de quoi le feriez-vous venir ?
    Certains y voient une déformation de Etxeberri, mais je trouve cela douteux.

  • bertze en basque, c’est "autre". "L’autre maison". "Lautecaze" existe en gascon.

    A titre anecdotique, dans le Censier gothique de Soule, quand le nom basque des maisons est transparent, il est traduit en gascon. La grande majorité des Etxegapare/Etxekapare est dite "casemayor".

  • C’est vrai que votre explication se renforce avec l’existence du nom LAUTECAZE. Mais je ne vois toujours pas quels étaient les critères pour appeler ainsi une maison...

    J’en profite pour souhaiter une tres bona anada a totz, gascons, bascos, vascons e sharnegos !

    Je félicite aussi l’ouverture du site Gasconha.com, qui reconnaît l’histoire commune aux basques et gascons, la Vasconie.
    La 1ere fois que je suis venu, je m’attendais à encore trouver ici des personnes ne voyant des solutions toponymiques uniquement par le gascon, comme le font si bien ceux d’Aci Gasconha, qui adorent trouver des explications gasconnes aux noms basques ! Pas d’exemple me vient là...

    Félicitation pour votre travail sur les locs de Gasconha et d’ailleurs, qui permettent de révéler un bout de leur histoire grâce à vos articles.

    Réponse de Gasconha.com :
    Mercés plan, Peio !
    Los tons encoratjaments que’ns son preciós, e tanben las toas contribucions suu pais sharnego.
    Que cau arremerciar tanben, especiaument, au Vincent.P qui hè tot dia (e nuèit !) un trabalh esmiraglant.

    E coma webmèste e cap-redactor de Gasconha.com, que soi fièr de seguir ua linha independenta, lonh de tot conformisme o dogmatisme.
    [Tederic]



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