Pays basque voisin Pyrénées

Alçay-Alçabéhéty-Sunharette


 

Alçay / Altzai/Aucet Suson


Bien évidemment il s’agit d’un village basque de Soule mais il faut savoir que tous les villages basques ont un nom gascon régulier, plus ou moins évanoui aujourd’hui.
Ainsi pour les textes médiévaux gascons, Alçay (composé de altz=aulne et suffixation inconnue en -i selon Orpustan) est "Aucet Suson", soit probablement la gasconnisation de Altzeta (même sens que le nom basque mais avec une autre suffixation).
Suson, par rapport à Aucet Juzon qui est Alçabéhéty (beheti=situé en bas). L’Aucet est aussi l’ancien nom de la rivière béarno-souletine dite Lausset aujourd’hui.

Imaginons une Soule gasconnisée comme cela aurait pu se faire : reconnaîtrait-on dans Aucet-Suson le basque Altzeta de prime abord ?
[Vincent.P]


 

Grans de sau

  • Notez que la transcription de termes issus du basque pose problème en gascon.
    Le mieux évidemment serait de transcrire en fonction de ce que l’on entend. Or le gascon fait bien la distinction entre c et s (mais l’écrire c’est compliqué en fait : si j’en crois Rohlfs, c+e,i à l’initiale donne s en gascon, parfois graphié sh comme civada qui donne shuvada, or on continue à écrire c par étymologie, il n’y a qu’en Castillonnais que c initial est prononcé réellement ç).

    Je ne sais pas vraiment ce que le z basque peut donner.
    Par convention on peut choisir "c" en gascon (z en basque est la sifflante dorso-alvéolaire. Le français ne connait que celle-là, le gascon lui est hésitant).
    D’où Aucet et non Ausset. Tout cela est un peu théorique.

    Ca devient franchement inextricable quand il s’agit de transcrire un toponyme comme Laruns. Laruntz ? Laruns ? Larunts ? Larunç ? Et cela rejoint la question de savoir si le suffixe locatif basque a pu se maintenir en gascon (pour Laruns, qui vient bien de Laruntz, c’est dur à dire, les attestations anciennes tendent à être Laruntz mais là encore, ce n’est que la transcription de ce qui s’entend).

  • Je me suis mal exprimé : j’aurais du préciser que le gascon faisait la distinction entre c/z et s, il ne la fait plus tout comme le catalan, sauf ponctuellement en Couserans, c’est immuablement le son s chuinté aujourd’hui mais le fait que les textes anciens faisaient la distinction laisse supposer que le gascon a pu faire la distinction tardivement, en tout cas dans un contexte de substrat basque, c’est possible.

    Pour le nom gascon d’Alçay, on peut donc graphier aussi bien Ausset Suson.

  • A-t-on déjà fait la carte des noms gascons des communes basques ?

  • Je n’ai pas tout compris à la question, le nom gascon écrit est fort ancien, le nom basque écrit est récent. Les scribes du Moyen Age traduisaient parfois le basque en gascon, (nom de personne et nom de lieux, d’où des noms de familles cassou -le chêne - en plein pays basque par exemple). Certains scribes, latinistes comme il se devait à l’époque suivaient l’orthographe latine, d’autres non, d’où aucet et ausset.
    Une anecdote dont je ne sais si elle est vrai : la ville navarraise d’Estella, Lizarra en basque. Lizarra signifierait étoile et se retrouverait à la racine de sàrri parce que les isards ont une étoile blanche sur le front.
    Le mot estella serait donc le mot gascon actuel estela, étoile et non de l’espagnol (estrella en castillan).
    Je ne sais si c’est vrai mais c’est joli. Si non e vero e bello.


Un gran de sau ?

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