Graves & Cernès

Barsac


 

Château Guiteronde Du Hayot / Castèth Guitaronda - Deu Haiòt / Castèth Guiterounde - Dou Hayot

en graphie alibertine :

Deuhajòt
Au moins deux explications possibles : par "hai" (hêtre) et par un dérivé de (...)

hau, hai, hac / hêtre, forêt destinée à l'affouage

Prononcer "haou" ou "aou" est une diphtongue. Autres formes gasconnes : (...)

Appellation Barsac et/ou Sauternes. Blanc liquoreux.
Sup : 35 Ha.
C’est la famille "du Hayot" qui est propriétaire du domaine.
[Guy De Braeckeleer]

Origine du nom :
Dans "Guitaronda", il y aurait l’idée de "gueitar" à la ronde. Donc, un lieu qui serait un bon poste de guet.

Guiteronde et Du Hayot sont des noms de famille.

[Tederic]


 

Grans de sau

  • guitaronda viendrait d’un mot des bituriges vivisques signifiant la "borne" caractéristique que ce peuple celte aurait eu l’habitude de planter aux limites de son territoire...
    c’est ce que j’ai lu dans je ne sais plus quel livre que je cherche à retrouver en vain... et qui pourrait signifier que les ancetres des berrichons (dont je suis) et ceux des basques (là où j’habite) étaient voisins...
    je sais c’est un peu tiré par les cheveux, mais cela anime les palabres pluriethniques d’ici

  • Est-il possible que "Icoranda" donne "Guitteronde" ?

  • Selon les dernières études, il semble que la "déportation" d’une partie du peuple des Bituriges (Bourges) en territoire aquitain aux alentours de Burdigala soit contemporaine de la conquête romaine : il s’agirait d’une manière de régler le problème de la mobilité des peuplades gauloises, à l’origine de la guerre des Gaules.
    Ces Bituriges Vivisci devaient constituer un petit groupe humain installé sur les bords de la Gironde, endroit stratégique pour le commerce avec la Britannia d’alors.
    Les Bituriges payaient un tribut pour l’exploitation d’un emporium que l’on place aujourd’hui à Lamarque-Médoc.
    Il faut se figurer alors le Médoc comme un chapelet d’îles et la Gironde comme une véritable mer intérieure.
    A mon avis, la configuration antique explique assez bien les différences fondamentales dans l’ethnogénèse des deux rives, l’une gasconne, l’autre d’abord limousine puis poitevine de culture. Remarquez que la montée des eaux qui est prévue du fait du changement climatique serait somme toute un retour à une situation antérieure, avant le comblement des bras de mer, devenus marais.

    Pour ce qui est du terme celtique icoranda, là encore, les dernières recherches tendent à laisser penser qu’il s’agit d’un terme également contemporain de l’occupation romaine, de même que les fondations ex nihilo genre -magos (marché). Il s’agirait au fond du quadrillage du territoire en temps de pax romana par une élite urbaine celte (va dans ce sens l’absence de telles formations en Ibérie et Italie dont la celticité était militaire et topographique : -dunum, brigantia, ...).
    En Gascogne, il semble assuré que icoranda a donné les termes de "gironde" (Gironde-sur-Dropt entre Bazadais et Bordelais, l’estuaire de la Gironde entre Bordelais et Saintonge, Gironde à Puisseguin entre Bordelais et Périgord, ...) ainsi que "guirande" (La Guirande dans la Double entre Saintonge, Périgord et Bordelais, Guirande en Pays Gabay entre Bordelais et Saintonge, Girondes à Bélin-Béliet entre Bordelais et évêché de Dax), "guironde" (La Guironde sur la commune de Parleboscq entre évêchés d’Aire et d’Auch, ...), ...

    Les formes sont très variées ailleurs en France selon la langue locale qui a déformé le latin, à moins que la grande variété ne soit déjà dans le terme celte tel que repris en latin : Ingrande, Guérande, Ingranne, Eygurande, L’Hirondelle, Guirande, Eurande, Yvrandes, Délivrande, ... Hehrend en Luxembourg francique. A ce titre, Eygrand sur la commune de Pontonx-sur-l’Adour pourrait relever de cette série, seulement, l’on est à la frontière de rien du tout (si ce n’est une division interne du diocèse de Dax).

    Quid de Guitteronde ? On trouve Guitteronde à Villenave-d’Ornon qui n’est, là aussi, à la frontière de rien, pas même d’une division interne du diocèse de Bordeaux (le Cernès allait de Bordeaux compris à Fargues, aujourd’hui de Langon). De même Barsac n’est pas en frontière. Dès lors, on peut donner crédit à la thèse linguistique qui voulait que de toute manière, icoranda ne puisse donner Guitteronde, car on ne comprend pas l’adjonction d’une syllabe supplémentaire (mais l’hypothèse devait être vérifiée).

    Réponse de Gasconha.com :
    Merci Vincent, pour cette intéressante récapitulation sur "icoranda" et le reste...

    En passant : oui, la montée des eaux qui serait conséquence du changement climatique menace le Médoc, qui a déjà ses polders, Bordeaux et, logiquement, tous les ports qui sont au ras de Garonne ou Dordogne, là où la marée remonte.
    [Tederic]



Un gran de sau ?

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