Chalosse-Tursan

Pimbo

- Tederic Merger


 

Barène

en graphie alibertine :

(La) Barena ? Varena ?
Prononcer "Baréne", Baréno"... Semble avoir été francisé en "Varenne(s)" en (...)

baren ? varen ? / marais desséché, lande marécageuse, bas-fond interdunaire

Prononcer "barén". La graphie alibertine varen peut-être envisagée selon (...)

Cassini indique le lieu "Barenne" un peu à l’écart du bourg, apparemment au nord-est du bourg, au début de la route qui descend maintenant verts Arzacq.

L’IGN indique "les pentes de Barène", mais pas au même endroit que Cassini indique pour Barenne.
La conformation du lieu IGN va dans le sens d’une étymologie barenc/ravin qui n’est pas celle que je privilégie à ce jour. Mais si le lieu était plutôt là où Cassini l’avait situé... et même en bas du ravin ?

Une attestation généalogique, de chez Geneanet :
Grace Constance COUSTAU-BARENNE (de) COUSTAU-PROUERES
Née le 11 mars 1736 (dimanche) - Pimbo,40320,Landes,Aquitaine,FRANCE
Décédée le 18 septembre 1803 (dimanche) - Pimbo,40320,Landes,Aquitaine,FRANCE,Barenne , à l’âge de 67 ans
Héritière de la noble maison des Prouères-Theaux, seigneurs de Barenne

Le Dictionnaire historique des Landes de Philippe Soussieux écrit ceci, au début d’une notice détaillée sur cette lignée :
Le "Dictionnaire historique des Landes" de Philippe Soussieux

« Barenne. Ou Barhène. Château à Pimbo, seigneurie et maison noble. La seigneurie fut divisée en deux : Barenne Jusan et Barenne Soubiran. »
La graphie Barhene ouvre la porte à une origine basque soulétine du nom ; dans ce cas, ce toponyme Barenne aurait été amené à Pimbo par cette famille noble, et serait à enlever de notre série gasco-guyennaise.


 

Grans de sau

  • Jean Franville, qui se penche avec rigueur et minutie sur les toponymes dérivant de la racine celte var, a spécialement étudié les cartes anciennes pour situer précisément ce Barenne ou Barène de Pimbo.
    Il en conclut ceci :
    « la réorientation opérée sur la carte de Cassini permet de localiser exactement ce site désigné par Barenne [de Warewenna > Warwenna > Warenna > Varenne (Barenne, Barène, La Barena en cas de bêtacisme), le tout attesté et ayant le sens de ‘zone de terrains aqueux’ comme pour les barene vénitiennes »
    https://warewenna.wordpress.com/annexes-2/a-nouveaux-elements-2/un-element-primordial-le-betacisme/

    Son explication rejoint celles ci-dessus : Barène serait en bas dans une zone humide, et non sur les pentes du même nom ("les Pentes de Barène").
    Par contre, il ne fait aucun cas d’une piste basque soulétine suggérée par la graphie "Barhene" signalée par Ph. Soussieux. Et finalement rien d’autre ne vient appuyer cette piste basque, ce qui ramène ce Barène de Pimbo dans notre série gasco-guyennaise des Varena.

  • Bonjour !
    Comme vous le dites, le fait qu’on parle des pentes de Barène n’empêche pas que Barène désigne en fait la vallée en contre-bas. La meilleure preuve est que tout à côté on a le coteau du Moulin, au sens de coteau qui donne accès au moulin qui est figuré évidemment en bas.
    Chez moi à Verdun, on a un lieu-dit les Wées (pour gués) sur un versant menant au gués qui permettaient de passer la Meuse à l’endroit où elle se subdivisait en divers bras. Peut-être même suis-je allé trop loin en voyant dans le BARENNE de Cassini une motte castrale. au vu de l’exemple que je viens de donner BARENNE pourrait tout aussi bien désigner la butte près du B qui est en avant des pentes de Barène justement et domine directement la plaine où l’on voit la rivière se diviser parfois en bras entourant des îlots (le sens premier de barène/varenne est ’zone de terrains aqueux’).
    A ce propos je vous signale que Barène est le résultat d’une évolution plus ancienne que Varenne et qui en
    Alphabet Phonétique International se décrit sous la forme [w] > [β] > [V] comme quand le voc... latin (prononcé avec le même "w" qu’on a dans wallon) devient très tôt "BOC..." [ voyez les ex. de vieilles inscriptions donnés par Wikipédia à son entrée bêtacisme (du bêta de l’alphabet grec utilisé justement pour représenter ce qu’on appelle le "b gascon") ] pour finir par passer au v qu’on a dans le français commun voix. Représenter cette évolution par v > b (où on est au niveau de l’écrit et pas de la phonétique) peut donc induire en erreur et faire croire que c’est le v du français commun qui est devenu b en gascon alors qu’en fait ce b s’explique par le fait que le gascon s’en est tenu à un stade d’évolution antérieur.
    Pour Barène, il faudrait plutôt dire : le v du gaulois latinisé en Varenna (avec un V prononcé comme le w de wallon) passe à b, d’où Barène) alors qu’en français commun il continuera à évoluer vers le v de varenne.
    A noter qu’à Charleville-Mézières, dans le lieu-dit la Plaine de la Warenne, on a tout simplement gardé le [w] ancestral dans un Warenne où le w se prononce comme dans wallon. Quant au mot garenne, il vient de l’influence de la prononciation "à la franque" du [w] de Varenna mais a pris un sens très particulier lié au droit féodal instauré justement par les Francs. Excusez-moi : c’est lourd et je ne pense pas qu’il faille mettre cela sur votre site, mais ce sont les choses qui sont très compliquées.

    En tout cas, merci pour le mail que vous m’avez envoyé, félicitations pour votre site et surtout pour votre ouverture qui tranche avec l’esprit communautariste de certains (pour moi autant le sentiment d’appartenance à une communauté est légitime et enrichissant pour les autres, autant l repli communautariste est inacceptable et d’ailleurs contre-productif pour ce qu’on dit vouloir défendre).

    Cordialement,
    J.F.


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