Arue
Le Ginx
Les cartes ne mentionnent que "Ginx", sans article, mais sur place, il est écrit "Place du Ginx". Les attestations anciennes sur Google Books tendent à montrer que l’article était en usage, c’est donc bien "Le Ginx" qu’il convient d’expliquer, qui est la forme relevée par Cassini.
Une fois que l’on a dit ça, l’on n’est pas plus avancé ... sauf que l’on trouve, toujours sur Google Books, qui est un outil formidable, une attestation ancienne : ecclesia d’Aubins.
Une confirmation : nous sommes face à une mécoupure, et l’article "Le" est tiré d’une initiale Au-, prise pour une préposition + article. Mais comment passe-t-on d’"Aubins" à "Le Ginx" ?
La finale en -x indique dans cette région la vélarisation de la nasale finale : l’on prononçait [aw’binks]. La finale ne pose donc pas problème. En revanche, l’on attendrait alors "Lou Binks", "Le Binx" en français. Je sèche donc pour expliquer cette mutation consonantique : ou bien la forme médiévale a été mal transcrite, ou bien un fait de phonétique locale nous échappe.
Si la forme de base est bel et bien Aubins, plusieurs hypothèses sont possibles, qui toutes réclameraient des attestations plus anciennes latines pour être corroborées, mais l’on doit tourner autour du NP latin Albinus.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le site en lui-même, en bordure de la Gouaneyre, sur l’architecture de cette église fortifiée, très belle, mais je vais finir sur un point qui m’a horrifié : comment est-il possible, au plus proche d’une église du XIIème siècle, de laisser construire une maison provençale jaune ? Comment ? Pauvre Gascogne ...