Albret néracais Gascogne médiane Landes de Gascogne

Barbaste

- Tederic Merger


 

Lausseignan / Laussinhan / Làwssignan

en graphie alibertine :

Laussinhan
Prononcer "Làwssignan"


Lausseignan, maintenant inclus dans la commune de Barbaste, fut autrefois à égalité avec Barbaste et même plus peuplé que le village de Barbaste :
« Après le bourg de Lausseignan , peuplé d’environ douze cents habitans, et situé vers les deux tiers de la distance, la culture reparaît. Elle va croissant jusqu’il celui de BARBASTE, un peu moins peuplé et situé sur la Gélise »
Description routière et géographique de l’empire Français divisé ..., Volume 12

Il semble que c’était Laussinhan dans les vieux textes d’oc :
« Laroqua prop de Laussinhan sobre lo riu de Rebusson »
Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques


 

Grans de sau

  • Dans le hiu de discussion de l’article ci-contre,
    Les nouvelles grandes régions à Octélé
    est évoquée « la substitution des communes par des intercos ».
    Je pense y revenir après avoir réfléchi sur ce qui me sépare d’Artiaque à ce sujet.

    Mais prenons le cas de Lausseignan : un village qui n’est plus une commune ; fusionné avec Barbaste depuis longtemps peut-être.
    Conséquence, entre autres, il n’y a même pas d’article Wikipédia pour Lausseignan !

    Or, quand j’y suis passé, j’ai trouvé que ce petit bourg avec sa rue ancienne, (Barbaste)
    Maisons à encorbellement
    ses communaux dans la lande, ses quartiers comme "BERGUNH", aurait autant de raison d’être une commune que d’autres qui le sont réellement.

    Dans le contexte actuel d’hyper-réglementation, la défusion entre Barbaste et Lausseignan n’est sans doute pas envisageable.
    Mais je pose la question d’un statut infra-communal qui pourrait aider la vie collective dans une telle bourgade.
    Et en attendant, je me demande si Gasconha.com ne pourrait pas ériger Lausseignan (et d’autres que j’ai en réserve) au rang de punt comunau...

    Note : la photo qui apparait ci-contre mentionne Barbaste et non Lausseignan, justement parce que, pour l’instant, Gasconha.com a suivi la nomenclature des communes, et n’a pas fait de Lausseignan un punt comunau.

  • A l’occasion de travaux personnels j’ai récemment repéré en Astarac trois cas au moins de fusions anciennes (datant de la Restauration) de petits(micro ?) villages ayant peut-être gardé une certaine personalité (je ne suis pas allé voir) :
    Moncorneil Devant/Moncorneil Derrière /Grazan, devenus Moncorneil Grazan,
    Monferran / Plavès devenues Monferran Plavès,
    Bellegarde /Adoulens devenues Bellegarde Adoulens.

    Quant à l’idée d’un statut infra-communal c’est intéressant et à creuser en effet .

    • Ces trois communes, Gerard, ont des populations qui s’échelonnent entre 120 et 175 habitants.
      Monferran-Plavès

      Donc les villages qui les composent deux par deux doivent avoir entre 50 et 100 habitants. Une trentaine de foyers...
      Beaucoup moins sans doute qu’au début du 19e siècles quand les fusions ont eu lieu : cette Gascogne là a été saignée par l’exode rural.

      Mais quand je regarde Bellegarde*, je vois d’abord que l’IGN indique "Commune de Bellegarde" sans donner un centre à la commune, et à un certain niveau de zoom, donne six noyaux d’habitation : Les Adoulins, le Perdigat, le Fond du Village, le Padouhen, l’Oustau, En Peylasserre. Trois d’entre eux ont des églises.
      Et quand je regarde de plus près, je crois voir qu’il n’y a tout bonnement aucun village. Quelques hameaux de deux ou trois maisons, mais le plus souvent des maisons isolées.
      J’imagine que la commune de Bellegarde a pu avoir une vie collective tant qu’il y avait l’école et une église en service permanent. On est à 5 km de Masseube qui doit maintenant être le bassin de vie quotidien.
      Il serait intéressant d’avoir l’avis des habitants de Bellegarde sur le maintien de leur commune.
      Peut-être que le seul fait d’être une commune avec son Conseil crée une vie communale...

      Je voulais aussi rappeler que les fusions en "communes nouvelles" ne sont pas actuellement imposées, mais seulement encouragées financièrement.
      Je pense aussi que dans le passé - et ça continuera - les fusions de communes n’ont pas été le résultat de l’application implacable d’une logique froide. Les rapports humains ont toujours compté, avec une marge de négociation entre les élus locaux et leurs suzerains, une place pour les initiatives personnelles, et des résultats souvent imprévisibles.

      * Je n’aime pas quand Wikipédia écrit "Belagarda e Adolins en gascon" : ce serait du gascon avec "Bèraguarda". Ne me répondez pas ici mais sur le punt comunau Bèraguarda !

  • Cela existe aussi en Gironde, je pense notamment à : Villagrains, Capitourlan (fusionné avec Castillon ;c’est un vrai petit village), S-Georges (fusionné avec Montagne), St-Romain-de-Vignague et St-Léger-de-Vignague (fusionnés avec Sauveterre en 1965), Monbadon ?? (fusionné avec Puisseguin en 1989), Benon (fuisonné avec St Laurent Médoc), St-Michel-de-Mazerat (fusionné avec St Emilion), Potensac ?, etc.

    Citons aussi la création récente de 2 communes nnouvelles : Val-de-Virvée, Castets-et-Castillon.

    Parfois, l’ancienne commune ne contient qu’une église et trop peu de maisons pour avoir son ’’identité’’ propre : Puch, Meynac, Montpezat...

    Je pense aussi à la particularité de communes fusionnées puis re-séparées comme en Lot-et-Garonne Ruffiac ou Mauvezin/Gupie.

  • Artiaque avait éminemment raison de mettre en avant l’attachement des gens à la commune, et en ces périodes de "grandes un peu tout", c’est vrai que nous pouvons nous interroger sur le bien-fondé stratégique de dire que la commune n’est elle-même pas la bonne échelle. Ce discours n’est pas audible.

    Et tout comme vous, je constate bien souvent, au sein de communes constituées, des hameaux qui semblent avoir toutes les apparences d’une vraie commune. Reste la question de l’analyse plus poussée, au cas par cas.

    Pour revenir à Lausseignan, très nettement, le bourg donne l’impression d’un véritable village, avec potentiellement une vie communautaire distincte de celle de Barbaste. Si tel est le cas, l’on pourrait envisager, un jour, l’émergence d’un statut, semblable à celui d’ancien syndicats, sinon, et pourquoi pas, une association privée ?

    Après tout, des associations peuvent se voir reconnaître des intérêts publics. On pourrait penser à l’entretien de l’église, souvent centrale dans ces hameaux, église qui pourrait être affectée à autre chose que le culte.

    Mais tout ceci n’est possible que dans le cadre d’une vie communautaire réelle, et avec la motivation des autochtones. Ma méfiance à l’endroit des trop petites communes, c’est souvent qu’on ne trouve pas au sein de la population suffisamment de talents, ou de personnes seulement versées dans les questions administratives, pour gérer correctement la municipalité pendant 5 ans.

    Si nous avions une vie communale intense, je n’aurais pas le même discours. Or, bien souvent, les communes sont fictives, et sont seulement des satellites d’une petite ville plus importante, dont elles dépendent pour tout : services publics, commerces, loisirs, ...

  • C’est justement ce modèle "satellitaire" dans lequel on est condamné à n’être que la périphérie ou le clônage d’un modèle central de type métropolitain qu’il faudrait remplacer par un modèle auto-centré.Facile à dire ou à écrire,je sais ...Mais tout ce qui ira dans ce sens est à encourager.

    Quant aux églises de campagne,bien sûr qu’elles sont un ,sinon LE symbole de l’identité des villages voire des gros hameaux parfois.Encore faudrait-il que les habitants/paroissiens s’en préoccupent au jour le jour (arrachage des herbes et arbustes inopportuns qui au fil des années grossissent sans qu’on semble s’en soucier ... au point qu’au bout de dix ou vingt ans on se rende compte qu’il y faut des travaux qu"on ne peut se payer",etc....).
    Mais l’affectation à autre chose que le culte (à part quelques concerts ou expositions pas trop profanes en accord avec le desservant du lieu) serait contraire à la loi de 1905. Du reste ,avec l’état d’esprit laiciste actuel, une utilisation multifonctionnelle laissant une petite part au culte ne durerait pas longtemps.Dans les dix ans une campagne s’éleverait contre cette utilisation abusive par un culte (même réduit à une messe trimestrielle) de ce qui serait devenu insensiblement "l’espace public" . Donc il vaut mieux chercher autre chose.

  • Au sujet des trois villages de l’Astarac (il y en eut sans doute bien d’autres) nés de fusions au XIXè siècle,on peut se demander si ces fusions protégèrent les habitants contre une décadence trop brutale ou au contraire l’accélérèrent.Du reste il a dû y avoir des DEA ou des thèses de géographies sur ce thème et les régions "armagnacaises" au sens large pour ne pas dire gersoises. Cherchons ...
    En ce qui concerne la transcription du nom de Monferran Plavès j ’ai des doutes sur la transcription de Tédéric en Mont Herran même si l’étymologie vraisemblable est de ce côté.Cette région a connu depuis 100 ans un énorme brassage de populations(exode rural accéléré en effet,grosses pertes en 14/18,immigration italienne massive vers les années 1920/30 ,etc...) et je doute que beaucoup d’habitants actuels maitrisent vraiment le gascon pour nous renseigner .En tous cas Bellegarde était la comune de naissance d’un arrière-grand-père,un Monferran justement et je n’ai jamais entendu dire qu’on aurait prononcé Monherran .Mais la famille avait sans doute quitté Monferran pour Bellegarde depuis bien longtemps....

    • « on peut se demander si ces fusions protégèrent les habitants contre une décadence trop brutale ou au contraire l’accélérèrent »

      Problème compliqué mais qui se pose au présent.
      Quand une collectivité perd son existence officielle pour se fondre dans une collectivité plus grande, c’est le plus souvent qu’elle a perdu de sa vigueur préalablement. Un cas extrême serait qu’une collectivité vigoureuse soit supprimée à l’issue d’un combat acharné mais perdu contre un pouvoir plus fort qui lui veut du mal !
      La suppression officielle renforce sans doute la décadence, mais au fond n’est pas déterminante.
      A l’inverse, le maintien d’une structure officielle ne sauvera pas une collectivité qui se dilue.

      « En ce qui concerne la transcription du nom de Monferran Plavès j ’ai des doutes sur la transcription de Tédéric en Mont Herran même si l’étymologie vraisemblable est de ce côté. »

      "Mont-Herran" est ce que je propose comme transcription pour la forme normalisée alibertine ; cela met en valeur la gasconitat du nom et peut servir pour tout nom Monferran en Gascogne.
      Or, un des premiers marqueurs de gasconitat, c’est le remplacement du F latin par le H.
      Quand je vois que Wikipédia écrit "Montferran e Plavès en gascon" et "Montferran Savés en gascon", je trouve que c’est à la limite faux ; en tout cas, ça gomme la gasconitat : la prononciation gasconne ultra-majoritaire en Gascogne sur le temps long doit être Herran, et nous n’avons pas à abdiquer là-dessus. La graphie alibertine n’exige pas que nous notions F le H gascon et nous n’avons pas à être plus pan-occitans que les occitanistes !
      Nous ne pouvons pas non plus abdiquer devant l’usage des dernières générations de locuteurs, totalement biaisés par le moule français.
      De même, sur Gasconha.com, la forme normalisée de Lafitte, Lahitte, Laffitte, Lafite est Lahita et je pense qu’il faut s’y tenir, même si on sait que bien des gasconophones des dernières générations ont dû prononcer "Lafite" pour des lieux qui portent ce nom.


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