Rive droite gasconne Anneau gascon Gascogne médiane Tonneinquais

Tonneins / Tonens


 

Mounereau

IGN 1950, CN (TA) : Mounereau
CN (B2) : Moneraud
Encore un cas de toponyme ancien (apparaissant sur le Cadastre napoléonien - peut-être le nom d’un propriétaire) qui s’est maintenu comme nom de voie : Rue Monnereau


 

Grans de sau

  • Étonnante distribution du patronyme Monnereau, avec un foyer classique pour un patronyme en -eau dans l’espace picto-charentais, mais également une souche nette en Couserans.

    La France des MONNEREAU entre 1891 et 1915

    La distribution en Gironde laisse entendre que nous avons là une migration gavache, avec des Monnereau autour de La Réole et d’autres sur les rives de la Dordogne, dans une zone poreuse.

    L’on peut imaginer, du reste, que les Monnereau du Couserans descendent tous d’un migrant de l’espace picto-saintongeais, mais Geneanet ne permet pas de retracer cette migration, début XVIIIème siècle, il y a déjà des Monnereau en Couserans.

  • Justement, j’avais un petit doute sur la provenance de ces Monnereau en Tonneinquais.
    Je viens de retrouver le fil de mon doute : à Varès, là où l’IGN écrit maintenant "Monereaux"*, l’IGN écrivait encore "Manereau" vers 1950, et surtout Cassini écrivait "Manereau, Manereou, Manerou" (pour trois lieux voisins qui forment les Moneraux). (Varès)
    Les Moneraux

    Comme le CN écrit "Aux Moneraux", on pourrait penser à une erreur de Cassini.
    Mais je vois aussi que Manérol et Maneyrol sont, d’après Geneanet, des noms enracinés entre Tonneins et Marmande, peut-être pourrait-on dire en pays de Bésaume !
    Or Maneiròl à la gasconne donne Maneiròu ; et on sait que la diphtongue òu final donne lieu à de nombreuses tentatives maladroites de notation en français, dont eau et eou.
    On a alors un nom qui semble d’origine guyennaise, qui n’est pas le Monnereau d’oïl, et n’est peut-être pas du tout de même racine.
    Geneanet donne cependant un Maneyrol en Loire Atlantique "entre 1475 et 1515" ! Et on peut aussi imaginer qu’un Monnereau poitevin a été guyennisé "Maneyrol" (peu probable quand même !).

    *Aussi lieu de naissance de Michel Bugaret, un des dernier "locaux" à porter le gascon frontalier de Varès.

  • maneiròl, maneiròu pourrait dériver de
     manèira (manière, façon).
    Peut-être à comprendre comme qq1 qui possède un savoir-faire manuel, donc un artisan, un ouvrier manuel.
     manèr, manèir, fr. manoir : résident ou domestique d’un manoir (peut-être plus compatible avec le suffixe -òl/-òu, cf. montanhòl/montanhòu).
    C’est ce dernier sens, ou qqch d’approchant, qui me semble le plus probable.

  •  Oui, une racine « manèr, manèir, fr. manoir » est tentante.
    Je viens de trouver un lieu Maneyrol entre Brive et Terrasson, donc en domaine limousin.
    Par contre, côté gascon, pas de trace de Maneiròu, mais je trouve ceci :
    Coumo de Maneyro (Montbrun-Bocage / Montbrun-Boscatge - Couserans)
    Maneyre (Rimont - Couserans)
    Maneyre (Aspet - Couserans)
    Maneyre (Lamothe - Chalosse)
    Maneyres (Hauriet - Chalosse)

     Bon, grâce à Jan l’Aisit, j’ai aussi découvert le délicieux adjectif manèir, manèira :
    Multidiccionari francés-occitan

    « manèy,-èyre (L.) adj. – Familier, apprivoisé, de bon accueil, privé ; domestique. Syn. amèche. Palay »
    Je vais de ce pas le créer dans la base, même si je ne le trouve pas pour l’instant - en tout cas sous sa forme masculine - dans la toponymie !

     Cette discussion spécialisée est gentiment hébergée par le présent lòc Rue Monnereau de Tonneins, qui pour le coup est maneÿ (de bon accueil), vu qu’il s’agit vraisemblablement d’un Monnereau poitevin qui a eu une vie toponymique en Marmandais-Tonneinquais totalement indépendante des Maneyrol, avec peut-être une collision-confusion à Varès...


Un gran de sau ?

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