Bésaume Rive droite gasconne Gascogne médiane Tonneinquais

Gontaud-de-Nogaret

- Tederic Merger


 

Rabuchet

Le nom Rabuchet semble d’oïl (déjà sur le Cadastre napoléonien), mais la bastisse est vasconne !


 

Grans de sau

  • Le nom semble d’oïl, d’instinct, mais je ne trouve pas d’équivalent exact en toponymie oïlique, pas plus comme nom de famille sur Geneanet.

    L’on trouve Rabouchet à Pineuilh (33), en Pays Foyen, cette partie de l’Agenais annexée au département de la Gironde, où les implantations gavaches, au vu de la toponymie, furent également intenses.

    D’ailleurs, autour de l’église de Bistauzac, là où se situe Rabuchet, l’on trouve un lieu-dit Sabourau, qui est un patronyme de l’entre Gironde et Loire, "pictavien".

    Rabouchet existe comme patronyme, anciennement dans ce qui est actuellement le département du Loir-et-Cher, mais aussi dans le Limousin. L’on sait que la toponymie de la rive droite de la Garonne en Agenais montre de fortes implantations de gens en provenance du Limousin et d’Auvergne.

  • Google Livres :
    Société historique, littéraire et scientifique du Cher, Bourges - 1912 :
    « vend à Laurent Rabuchet, laboureur demeurant à Yssertieux, pour 18 livres 3 sols tournois »

  • J’ai souvent remarqué que les patronymes gavaches au sens large trouvaient leurs racines dans le Berry, nous manquons d’une étude systématique sur les origines géographiques de ces migrants post-médiévaux.

    Du reste, c’est un Berry bien méridional, qui par de nombreux aspects, tient d’une "Occitanie" culturelle évanouie. Sur ce point, lire "Marches, limites, frontières en France centrale" (XXe congrès des Sociétés savantes du centre de la France), livre que j’ai acheté l’an dernier tandis que je me trouvais à Guéret.

    https://www.lamontagne.fr/gueret-23000/actualites/etudes-creusoises-avec-la-societe-des-sciences-naturelles-archeologiques-et-historiques_12743772/

  • (ar)rabuisha = ravenelle ou rave sauvage en Béarn selon le FEW.
    Vers Dax l’arrabuisha est (m’a-t-on dit) la cardamine (autre Brassicacée, et les deux se ressemblent de loin, mais la cardamine commence à fleurir à peu près quand la ravenelle finit). Il est très possible qu’elles aient le même nom local.

  • Avec (ar)rabuisha - que je vais créer comme mot gascon sur Gasconha.com - nous avons donc une piste gasconne, mais le suffixe et est-il possible pour ce genre de plantes ? Je le connais plutôt pour des arbres (Castanhet, Vernet...).*

    Je verrais mieux le suffixe ar... et justement le FANTOIR offre un intéressant Rabucha (Rabuishar ?) à Lagruère, donc tout près !

    *Je trouve cependant escobet, tojet, agraulet, sesquet, qui concernent des arbustes ou peut-être une herbe pour ce qui est de la sesque (massette d’eau).

  • Comme l’a déjà mentionné Gaby, en nord-garonnais, la rabuisha (rabuche), qu’il conviendrait peut-être d’écrire rabusha sans le i, est le nom de la ravenelle. Il existait à Marmande, et probablement ailleurs, une expression qui désignait quelqu’un de pas costaud, une "poule mouillée" en quelque sorte, c’était sang-de-rabuisha.. Un "sang-de-rabuisha", c’était un type faiblard, sans énergie, qui n’a pas de sang dans les veines.

    • Danièl, je me pose aussi la question du i (rabuisha ou rabusha ?) en graphie alibertine.
      Si on voit dans le suffixe qui s’applique à raba le suffixe -ussa chuinté, il n’y a pas à mettre de i...
      Je m’étais posé la question à propos de Lapeyruche, (Gontaud-de-Nogaret)
      Lapeyruche
      qui est justement à Gontaud de Nogaret comme Rabuchet, et que j’avais d’ailleurs transcrit en La Peirusha, sans i.

    • Je pense que sur ce point, la graphie alibertine fait fi de l’étymologie, et que -ish- représente le son du français "ch" entre deux voyelles.

      Le présupposé cependant semble être que le son en question ne peut provenir que du groupe -iss-, d’où l’absence de réflexion sur le fait de graphier ce son autrement entre deux voyelles, quand il marque une évolution chuintée d’un -ss- intervocalique.

      De toute façon, de manière plus générale, je ne comprends pas pourquoi nous maintenons le i dans le groupe -ish- alors qu’il n’est pas prononcé, sauf en Couserans : le castillan a "caja" (du latin capsa "caisse"), évolution de caxa prononcé "kacha", là où le catalan a caixa comme le portugais, car le "yod" y est bien prononcé.

  • Bref,l’équivalent du "sang de navet" français.utile à savoir !

  • La convention alibertine note -ish- le son /ʃ/ (du fr. machine) entre deux voyelles, et sh- le son /ʃ/ à l’initiale (fr. chapeau), effectivement sans égard particulier à l’étymologie.
    Il serait plus simple et logique de renoncer à l’-i-, sauf évidemment là où il se prononce — mais alors tous les dictionnaires seraient à refaire ! Perso, il m’a toujours semblé superflu, mais je l’ai adopté 1) parce que certains le prononcent effectivement dans certains mots (graphie englobante) ; 2) parce que, bête et discipliné, je trouve plus simple d’apprendre une convention et de m’y tenir, que de passer mon temps à triturer le système dans tous les sens, en sachant qu’il y aura toujours, quoiqu’on décide, quelqu’un pour récriminer.
    Quand deux solutions graphiques sont également efficaces et défendables, je crois qu’on peut très bien vivre avec des gens qui écrivent càntam, chuc, rabusha, triomfe, ibride… pour tout un tas de très bonnes raisons, et/ou d’autres qui écrivent cantam, shuc, rabuisha, trionfe, ibrida… pour tout un tas de raisons non moins excellentes.
    De tota faiçon cadun que s’ac veirà com volhi…

  • Tederic, je pense comme toi que -uisha/-usha est la forme chuintée de -ussa. D’ailleurs on trouve les deux formes dans le nom du poisson platusha / platussa, plie, carrelet, flet.
    Idem pour Lapeyruche / Lapeyrusse.

    Vincent, je suis bien d’accord avec toi. De plus je trouve absurde de ne pas avoir adopté les -eix, -ix, -x (éch, ich, ch) de l’ancien gascon. Naguère Jean Lafitte avait recommandé ces graphies et Philippe Lartigue y est toujours fidèle. Moi-même en suis un chaud partisan.
    Et que dire des non, tanben, tanpauc, tanpòc où les n sont parfaitement superfétatoires puisqu’ils ne se prononcent pas ? Mais, qu’on le veuille ou non, c’est la graphie "classique" dite assez improprement "alibertine" qui prévaut dans les dicos, les écrits, les conseils régionaux, internet, sans parler des écoles Calandretas et qui a donc valeur de reconnaissance quasi-officielle.

    GSG, en effet, "sang de navet" est la traduction qui convient parfaitement pour sang de rabusha. Quant à rabusha au sens figuré, la meilleure traduction est "mauviette".

    Jean l’Aisit, outre que -ish et -sh malmènent l’étymologie, ils donnent une touche anglo-saxonne qui ne sied absolument pas à notre langue ancestrale. Mais comme je le dis plus haut, désormais cette graphie est bien ancrée socialement. On peut toujours écrire le gascon à sa guise mais c’est désormais un combat donquichottesque ainsi qu’une prodigieuse perte de temps. Devant ce constat je me suis récemment résigné à revenir à la graphie classique toute imparfaite et parfois incohérente qu’elle soit. La création d’une académie gasconne authentique et digne de ce nom relevant de l’utopie et de la science-fiction, je pense que la solution la plus raisonnable est de s’en tenir à ce qui existe déjà en dépit des indéniables imperfections.


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