Graves & Cernès Landes de Gascogne

Landiras

- Vincent P.


 

La Roudère

en graphie alibertine :

L’Arrodèra
Prononcer "L’Arroudère", "L’Arroudèro"... La charronne, l’épouse du charron (...)

arròda / roue

prononcer entre "arrode" et arrodo". forme nord-gasconne : ròda arrodèr, (...)

La lagune se situe sur le territoire communal de Saint-Michel, mais le lieu-dit "La Roudère" est plutôt à Landiras. Quoi qu’il en soit, il doit s’agir d’un dérivé d’(ar)ròda, au féminin.

Faut-il restituer dans cette zone un ar- prosthétique ? Cette répugnance à hyper-gasconniser sans preuve explique que je ne propose pas, en l’état, de "nom normat", qui devrait être "L’Arrodèra".


 

Grans de sau

  • Si nous cherchons comme preuve des attestations de noms féminins écrits comme "L’Arroudère", nous aurons du mal à en trouver, parce que même dans les zones où le a prosthétique devant le r est clairement montré par les isoglosses*, il y a généralement mauvaise coupure à l’écrit, donc "La Roudère" ou (menos mal !) "Larroudère".

    Il faut donc chercher les traces du a prosthétique plutôt dans les noms masculins, et à Landiras, j’en trouve :
    FANTOIR :
    A LARIOU (L’arriu)
    CHE DE LA RIOU (CHE = chemin ; même pour le nom masculin arriu, ils arrivent à mettre "la" !)
    AROSE (là je ne sais pas si c’est masculin ou féminin : un accent aigu peut manquer ; mais peu importe pour notre recherche ; c’est "Arrose" dans le cadastre napoléonien)
    ARROUGEYS
    DARRICAUT

    * L’isoglosse (de la fin du 19e siècle ?) du a prosthétique passe non loin de Landiras, je ne sais pas s’il passe au nord ou au sud, mais la toponymie donne des renseignements de plus grande profondeur historique.
    Sur la carte ci-dessous, c’est le trait bleu ciel qui nous importe ici !

  • Le problème de la toponymie, c’est qu’elle congèle des situations parfois anciennes.

    "Les Arrecoins" à Soulac (33) doit être l’attestation la plus septentrionale du ar- prosthétique. Quand ce phénomène disparut-il ? Impossible de dire.

    Le toponyme "Arriail" de Montagne (33), lui, montre que le phénomène était également connu dans le gascon bordelais du nord de la Dordogne (la rivière, pas le département !), aujourd’hui (enfin, plutôt hier ...) au contact du gabay de la Grande Gavacherie.

    On peut même se demander si les enquêteurs ne sont tout simplement pas passés à côté du phénomène, qui serait devenu seulement "tendanciel", aléatoire selon les locuteurs.

  • Le lieu-dit "Les Arrendats" à Virazeil, village limitrophe de l’aire dialectale guyennaise, pourrait être considéré lui aussi comme un vestige "congelé" du ar-prosthétique. (Virazeil)
    Les Arrendats

    A moins que quelque "motonèir" venu jadis du Béarn lui ait donné ce nom...

  • Selon l’enquête Bourciez, Landiras était en zone ARR-. L’Arrodèra : la femme de l’Arrodèir, le charron.

    [J’ai créé le nom normat L’Arrodèra et l’ai associé à "La Roudère".
    Tederic M.]

  • Le nom du lòc "Aoux Cailloubaoua / Aus Calhavars" (Landiras)
    Aoux Cailloubaoua
    qui est à 2 km de cette lagune, nous le dit : nous sommes dans une zone caillouteuse, dans les Graves, quoi...
    Cette photo plongeante dans la lagune le confirme.


Un gran de sau ?

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