Bourgeais, Cubzaguais, Fronsadais

Prignac-et-Marcamps

- Vincent P.


 

Le port d’Espeau

en graphie alibertine :

Lo pòrt d’Espau

Despaut
D’Espaut. Lespaut + (l’)Espaut Prononcer "l’espàwt".

espaut / partie réservée d'une forêt

Ce mot est d’origine germanique (spald - le verbe spalten veut dire diviser (...)

Le réensauvagement de la campagne est tout de même une réalité : le port d’Espeau, en bordure de Dordogne, retourne à la Nature

Notez que sur la carte d’État-Major du XIXème jour, le lieu est noté Espau, ce qui fait la preuve du caractère envahissant de la finale francisante -eau, qui a habillé nombre de toponymes gascons d’oripeaux d’oïl.

Cela étant dit, cela ne donne pas la signification du toponyme.

FANTOIR : PORT DESPAU, D’ESPEAU


 

Grans de sau

  • Le FANTOIR écrit "Port Despau" et donne un lieu Despau à Fronsac.

    Despaut
    D’Espaut. Lespaut + (l’)Espaut Prononcer "l’espàwt".


    Je me demande, à cause du D initial, si ce n’est pas un nom de personne, puisque les noms de famille Despau, Lespau(t) existent dans le coin sous plusieurs variantes.
    La signification me parait claire maintenant.
  • Comme patronyme, Despau, semble avant tout attesté autour de Chélan (32).

    La chute d’un -t final, sonore, qui pourrait s’entendre dans les parlers dégradés du Bourgeais et du Cubzadais, fortement teintés de saintongismes et périgordismes, était-elle possible en gascon quand même assez typé, au moins jusqu’au XIXème siècle, de l’Astarac ? Mais que signifie alors le mot espau ?

  • Il semble quand même que, à l’écrit, le t final puisse sauter en pleine Gascogne pour un nom de cette famille. Peut-être l’influence de Lespiau (qui est d’une autre racine) ?
     Sur le lieu-dit Lespau d’Auch, je ne trouve pas d’autre forme écrite. En passant, je vois que le cadastre napoléonien ne le mentionne pas, mais mentionne à la place un "bois communal", ce qui irait avec l’idée de forêt réservée.
     Sur le lieu-dit Lespau de Condom (exactement à Grazimis), c’est plus varié :
    Le FANTOIR donne Lespau et Lespeau.
    Le cadastre napoléonien donne Lespau, et indique que c’est une métairie.
    Cassini donne Despaut !
    Et je trouve ici « 1520 : Tout commence un soir de juillet quand Raymond BERENJON revient de sa métairie de Lespault, tout près de Grazimis. »

    Mais on peut aussi voir l’inverse, des t ou lt rajoutés par imitation du français. Seulement, comme on a pour l’instant une racine espaut et pas de racine espau, c’est moins probable.

  • La chute d’une consonne finale sourde après diphtongue est commune en val de Garonne, et ce doit être une tendance naturelle ailleurs :

    nuit ’’nuy(t)"
    pauc "pow"
    caud "caw(t)"
    haut ’’aw(t)"


Un gran de sau ?

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