Còr de Bigòrra Noms de voie gascons historiques complets

Séron


 
en graphie alibertine :

Seron
Prononcer "Sérou"

C’est le village d’origine de ma famille, dans les enclaves bigourdanes.
La midi-pyrénéïsation est à l’oeuvre puisque flotte le drapeau à la croix occitane.
Phénomène que j’ai déjà décrit à Gardères, à savoir que les enclavés se sentant de la Bigorre, et par ricochet des symboles béarnais des communes aux alentours, on use des symboles identitaires de la région Midi-Pyrénées, parce que la Bigorre a maintenant été tue depuis des années.
Il y a 10 ans dans Pyrénées Magazine, on pouvait lire de la bouche des responsables d’une calandreta tarbaise que les Bigourdans "n’avaient pas vraiment d’identité face aux Basques et aux Béarnais".
Bref, il y a une volonté réelle de détruire l’identité bigourdane pour la rendre conforme aux structures administratives taillées pour Toulouse.


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Séron :


 

 

 

Grans de sau

  • Adichats,

    Que countugni le mi passeyade sou boste site hort agradènt. Aqueut Séron que pareuch eusta un broy bilatye, dab uou broy glisi.
    Qu’euspèri ne ban pas pintrouleya leus méysouns eun rose, tabeuy coum ic hèn a noste adare.
    Que se creuyreun a le Méditerranée a bèts cops. Bounuremeunt, que plaou uncouère hort, lou bènt que bouhe toutyamé e le luts n’a pa chanyat.
    Que poden planta oulibiés, basti méysouns proubeunsales, aci que sera toustém l’Atlantique, le Gran Ma coum diden a noste.
    Mé qui sap ? Dap lou sanye dou climat.

  • Adiu,

    Que’m passejavi jo tanben, que dèu hèr longtemps qu’a estat escriut mes que volèvi i hicar mon gran de sau :

    L’historique rivalité fraternelle entre Bigorre et Béarn peut pousser les villages limitrophes à vouloir se démarquer de quelque manière que ce soit pour ne pas être engloutis dans le "monde béarnais".
    Etant donné que le blason bigourdan ne parle pas à grand monde, ils ont pu se tourner vers des symboles occitans, prônant ainsi une certaine ouverture opposée aux "béarnais qui se sentent pousser des ailes depuis leur "Etat Souverain" subissant l’influence néfaste de leurs voisins Occidentaux" :) (ne me tapez pas)

    Ceci dit, je ne comprends pas ce que vous reprochez tant au drapeau occitan, il est un symbole aujourd’hui associé aux langues d’òc et témoigne d’une certaine fraternité entre elles. Je n’y vois en aucun cas la volonté de détruire une quelconque identité, simplement de regrouper sous une même bannière des populations dont la langue a été démolie.

    Il y a une contradiction dans votre texte : "la Bigorre a maintenant été tue depuis des années. [...] Bref, il y a une volonté réelle de détruire l’identité bigourdane". Comme vous le dites, l’identité bigourdane a déjà été tuée, alors pour la détruire...

    Je suis moi-même issu de cette calandreta, et je vous assure que c’est bien en Bigorre que j’ai été éduqué. Pour information, la première calandreta a été fondée à Pau, des béarnais pur souche !
    Je pense que les responsables en question soulignaient le fait qu’il manquait en Bigorre une école qui puisse justement réapprendre aux "bigourdanets" leur identité.

    Atau, sabi qu’ei un gran debat sus Gasconha.com mes que m’a hè dòu de véder aquera descripcion devath lo beròi Seron.

    Enfin, qué que’n sia, amistats a tots !

  • En matière d’identité comme en beaucoup de choses, la difficulté est de trouver l’équilibre, la bonne mesure.
    La Bigorre elle-même peut être concurrencée par des identités plus petites, comme le Pays toy par exemple.
    A l’autre extrémité, je vois que, sans doute sur instruction officielle, les communes affichent à la fois les drapeaux français et européen. J’aime cette prise en compte de niveaux différents.
    La 3e République articulait elle aussi les petits pays au Grand pays, la France, tout en privilégiant excessivement cette dernière, selon moi.

    Je comprends qu’on ait envie d’afficher le drapeau occitan pour affirmer son appartenance à l’ensemble d’oc. Mais n’afficher que lui, c’est, je pense, déséquilibré. Mais on peut aussi le voir comme une réaction à d’autres excès.

    Nous qui mettons l’accent sur la Gascogne, nous sommes contents quand un drapeau gascon est arboré. Mais nous devons accepter avec sérénité la concurrence avec des identités plus petites (ex : la Bigorre, le Béarn...) ou plus grandes : l’Occitanie, la France... A nous de séduire, de montrer que la Gascogne est un niveau identitaire pertinent, y compris en Bigorre et Béarn !

    Dans certains cas, la concurrence se résoudra en coexistence symbolique : rien n’empêche qu’un village bigourdan affiche un symbole bigourdan, et en même temps un symbole occitan ou un symbole gascon ; afficher à la fois un symbole gascon et un symbole occitan, c’est admissible logiquement si on pose (nous ne sommes pas tous d’accord là-dessus) que la Gascogne est une partie de l’Occitanie, et on peut le voir par exemple sur les recueils de chansons de la cantère du marcat gascon de Peyrehorade.
    Mais vu la multiplicité des niveaux identitaires possibles, il faut, pour arborer des drapeaux, faire des choix !

    J’apprécie qu’une commune puisse choisir des emblèmes d’appartenance qui ne sont pas imposés par la loi. C’est le cas en France dans une certaine mesure.
    En Espagne, et notamment en Navarre espagnole, il y a des guerres du drapeau : d’après ce que j’ai lu, une commune navarraise n’a le droit d’afficher dans ses salons officiels que le drapeau espagnol et le drapeau navarrais ; les communes qui voudraient arborer concurremment l’ikurriña basque s’exposent à des poursuites judiciaires.

  • Effectivement, mais je ne pensais pas à une réelle concurrence, simplement à une volonté de démarcation par un brin de chauvinisme.

    Pour ce qui est du drapeau gascon, on peut voir ici qu’il fait aussi débat. Néanmoins je pense que tout signe distinctif ayant l’intention de prôner une diversité culturelle est le bienvenu, même si il est historiquement maladroitement choisi.

    Enfin, tout ça n’est que symboles, je pense que le meilleur moyen de promouvoir la Gascogne c’est de vivre gascon !

    C’est vrai, pour une fois que l’avantage culturel est du côté nord des Pyrénées...

  • Adixatz Cos : vous soulevez ici trois questions sur lesquelles il faudrait plus longuement s’arrêter :
    1) l’identité de la Bigorre. La question mériterait un article entier sur gasconha.com. Déjà on peut repérer deux niveaux, un large (la Bigorre s’étendant à tout le département des HP, enclaves incluses), l’autre limitée à la partie occidentale dudit département, le reste constituant à la fin de l’Ancien Régime les pays du Nébouzan, des Quatre Vallées, etc.... dont le statut mériterait une analyse détaillée (le pays toy me semblant plutôt de nature ethnographique).
    2) l’acceptation de divers degrés d’appartenance "en poupées russes" manifestées par l’utilisation de symboles, drapeaux par exemple. Comme Tederic, j’y suis personnellement favorable, sans doute tout simplement parce que je ressens moi-même cette multiplicité d’appartenances.
    Cela dit il ne faudrait pas que cette multiplicité soit le paravent d’une incertitude fondamentale pouvant conduire à des choix (fait par les autres) auxquels nous adhérerions implicitement. Le fait de maintenir dans des organisations gasconnes de divers types l’utilisation du drapeau occitan n’est pas neutre, je pense, elle sous-entend qu’on ratifie la théorie (mythique à mes yeux) d’une langue unique, sinon unifiée, et la croyance à une Occitanie également mythique.
    On ne peut certes que reconnaitre une réelle parenté entre régions de langues d’oc mais faut-il la manifester par un drapeau commun ? Personnellement je ne le crois pas et me contente de ce qu’on peut bien appeler un " hymne national " commun (le"se canti" commun au moins à la Gascogne et au Languedoc, ailleurs je ne sais trop.). Dans le cas de collectivités teritoriales s’ajoute la question de légitimité démocratique des drapeaux affichés, vaste sujet...
    3) "vivre gascon" : encore plus vaste et difficile, méritant lui aussi toute une zone de discussion ! Est-ce vivre à la façon de nos ancêtres paysans ? Je renvoie à l’interview donné par les deux rockers farmers gascons au MAG de Sud Ouest de cette fin de semaine (achetez le d’ici ce soir car il est bien rare que la presse non spécialisée parle d’Inspecteur Clouzo !) ou encore... aux dessins de Perry Taylor évoqués ici même hier... voire à la théorie de Michel Onfray sur les langues régionales (voir l’introduction des Letras au Nin). On voit bien que cette réflexion court sourdement un peu partout en ce moment et ce n’est pas un hasard.
    Qu’en tornarem parlar s’ac voletz plan.

  • Adiu,

    1) Effectivement, mais je ne vais pas m’y aventurer, si ça vous tente je ne peux que vous y encourager !
    Après l’identité est un peu propre à chacun, suivant "ce qu’on se sent" mais le simple fait de connaître le nom du territoire peut servir.

    2) Moi également. Honnêtement, je n’ai entendu parler de "parler unifié" qu’ici ; bon, j’avoue que je côtoie peu d’ultra-occitanistes, mais les personnes œuvrant pour la langue avec qui j’ai pu parler étaient toutes pleinement convaincues du "caractère pluriel" de "l’occitan".
    La croix occitane symbole de Toulouse, entre Gascogne et Languedoc, se retrouve même sur le drapeau des irréductibles gascons aranais !
    Je comprends la réticence de l’arborer en grand, noyé dans le "mesclantge uniformisé occitan" mais je trouve le symbole pertinent.
    La légitimité démocratique est en effet encore une autre histoire.

    3) En fait par mon "vivre gascon" j’entendais simplement vivre en s’identifiant gascon, vivre en appliquant ce que chacun met dans son "identité gasconne" sans s’en cacher ; pas question pour moi de revenir en arrière (bien que je sois proche du mode de vie des "Inspector Cluzo"), ce serait confirmer qu’elle est défunte.
    J’aime bien ce que fait Perry Taylor, il croque en fait ce qui reste de la Gascogne dans la société actuelle.
    "L’introduction des Letras au Nin" résume bien les problématiques soulevées, au delà de la langue, le simple fait de comprendre son nom et les noms de lieux sont déjà une bonne base.
    Tant qu’il y a réflexion rien n’est perdu, tant mélhor, tant mélhor...
    Dab plaser !


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